Le Front de Libération de la Bretagne (FLB), qui a revendiqué plus de 300 attentats de 1966 à 1980, referait surface... Du moins à en croire les inscriptions taguées sur une résidence secondaire de Caurel, dans les Côtes d'Armor, suite à un incendie volontaire.
De cette résidence secondaire de Caurel, dans les Côtes d'Armor, il ne reste plus que 4 murs noircis. Le reste a été complétement détruit par un incendie volontaire dans la nuit du 17 au 18 mai 2022.
"Qu'est ce qui va venir après ? Une bombe ?"
Sur la façade... deux sigles du FLB (Front de Libération de la Bretagne), inscrits au pochoir. "Qu'est-ce qui va venir après ? Vont-ils mettre une bombe pour faire sauter une maison ? C'est idiot et dramatique", déplore Léonard Le Nagard, un voisin qui habite là à l'année. Pour une autre voisine, qui vient de la région parisienne, cette attaque est incompréhensible : "c'est traumatisant parce qu'on se dit 'c'est arrivé ici, ça peut arriver chez moi'".
60% de résidences secondaires à Caurel
A Caurel, 60% des habitations sont des résidences secondaires. Un niveau identique à certaines communes du littoral breton. Des propriétaires originaires de Rennes, de la région parisienne ou encore du Royaume-Uni, qui, l'été, viennent profiter du calme de cet écrin de verdure sur les rives du lac de Guerlédan.
"Si toutes les maisons étaient habitées à l'année, on aurait deux fois plus d'habitants, regrette le maire, Jean-Louis Martigné. Les restaurants travailleraient beaucoup plus alors que là, l'hiver, la moitié sont fermés".
Lettre anonyme du "FLB" à un journal local
Des actions anti résidences secondaires soit disant siglées du FLB qui ne sont pas nouvelles. Il y a deux mois, Erwan Chartier, journaliste et rédacteur en chef de l'hebdomadaire carhaisien Le Poher, a reçu une revendication du mouvement, officiellement dissout.
Retour d'un FLB structuré ou action isolée ?
Difficile de savoir qui se cache derrière ces actes : "on a des revendications assez éparses, parcellaires. L'avenir nous dira s'il s'agit de quelque chose de structuré et profond ou comme on peut le supposer, de quelques individus, voire d'agents provocateurs, ou dans le cas de Caurel, d'une action qui serait plus locale".
Le fléau des maisons secondaires
En Bretagne en moyenne, 13% des résidences sont secondaires avec parfois des pics dépassant les 50% comme dans le golfe du Morbihan.
Une situation que dénonce pacifiquement le collectif Dispac'h depuis 2017 : "Derrière ces réalités aujourd'hui, il y a plus que de l'agacement. Il y a de la colère, du désespoir. Je pense qu'il ne faut pas s'étonner que ce genre d'acte arrive". Dispac'h voudrait par exemple réserver l’achat de biens immobiliers ou fonciers aux personnes habitant en Bretagne depuis au moins cinq ans.
En attendant, à Caurel, de nouvelles investigations doivent avoir lieu cette semaine pour retrouver les auteurs de l'incendie.