Miel, des aides pour les apiculteurs touchés par les répercussions des importations ukrainiennes

Au lendemain de l’agression russe contre l’Ukraine en 2022, l’Union Européenne avait levé les droits de douane et les quotas sur les produits alimentaires ukrainiens. L’Europe souhaitait ainsi soutenir l’économie ukrainienne. Mais la décision a eu un impact sur les cours, du miel notamment, qui se sont effondrés. L’Etat annonce une aide pour les apiculteurs concernés.

Avec plus de 300 000 apiculteurs, l'Ukraine était avant-guerre, l'un des plus gros producteurs de miel au monde. Elle en produisait plus de 65 000 tonnes par an et en exportait les trois-quarts. 
Quand l’armée russe est entrée dans le pays, l’Europe a donc supprimé les droits de douane sur son miel. 

Une ruée sur le miel ukrainien bon marché

Résultat, les conditionneurs se sont rués sur le miel ukrainien très bon marché et ces importations massives ont fait dégringoler les prix. 

Les apiculteurs français ont été rapidement victimes soit de mévente, soit d’une perte de leur chiffre d’affaires.  

"C’est simple, explique Alexandre Paquet, s’ils avaient un peu de trésorerie, ils pouvaient garder leur miel, mais s’ils avaient vraiment besoin de fonds, ils étaient obligés de le brader. "

Une aide exceptionnelle


Le ministère de l’agriculture a mis en place "un dispositif d’indemnisation exceptionnel des exploitations apicoles affectées par les conséquences économiques de l’agression de la Russie contre l’Ukraine en 2023 pour un montant maximum de 4,3 millions d’euros au niveau national."

La mesure ne vise que les apiculteurs qui possèdent plus de 200 ruches et qui ont subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 30% en 2023 par rapport à la période de référence 2018-2022. 

Le dépôt des dossiers de demande d’aides est ouvert du 5 août au 20 septembre 2024 à 14h00 sur la plateforme unique de dépôt : https://pad.franceagrimer.fr/pad-presentation/vues/publique/retrait-dispositif.xhtml?codeDispositif=API_2024

Les apiculteurs qui livrent leur miel en fût ont été les plus touchés. L’apiculture bretonne (8ème région productrice en France  avec 76 professionnels ) qui vend souvent en circuit court sera peu concernée par cette aide. 

La filière a besoin d'autres coups de pouce

Le secteur espère que d’autres mesures suivront. Une demande de calamité agricole a été faite. 

"Les apiculteurs sont inquiets. On vit avec la météo, explique Philippe Charpentier, président du Syndicat des Apiculteurs d’Ille-et-Vilaine et de Haute-Bretagne, et en ce moment…" il laisse sa phrase en l’air. Il y aurait trop de pluies et de vents à raconter.

Avec un printemps et un début d’été froid et humide, les abeilles n’ont pas réussi à butiner suffisamment pour se nourrir. Il a fallu leur amener de quoi tenir… "Entre la famine et le frelon asiatique, ça fait beaucoup, soupire-t-il. La moitié des apiculteurs amateurs n’auront pas de miel et la moitié de la récolte des professionnels est perdue. "

Pour Alexandre Paquet, la saison est finie. Il a mis tout son miel en pot… et ça a été malheureusement très vite. Au lieu des 28 à 30 fûts annuels, cette année, il n’en a que 8 !  Il a divisé sa production par trois ! 


Le soleil qui daigne enfin faire son apparition n’y changera plus rien. Pour ses abeilles, il est trop tard, les châtaigniers ne sont plus en fleurs ! 

" Sans aides, on va avoir une baisse du nombre de ruches et du nombre de producteurs" prédit Philippe Charpentier. "Certains jettent l’éponge et ça fait mal au ventre ! "

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