Suite à la perte d'une enveloppe de copies à Lyon, l'ensemble les 4 400 candidats au concours de l'Ecole Normale Supérieure doivent repasser l'épreuve de français. Les étudiants expriment leur colère sur les réseau sociaux.
Les candidats à l’épreuve de l’ENS pensaient pouvoir souffler après des mois de révisons et des heures d’épreuve… ça ne sera pas le cas. La prestigieuse école a annoncé mercredi dans un communiqué avoir égaré les copies de français de l’ENS Lyon. Les réactions ne se sont pas faites attendre. Les étudiants ont rapidement fait part de leur colère sur les réseaux sociaux. Certains, comme Lili, pointent "l'irrespect" dont l'école ferait preuve à l'égard des ses élèves et professeurs.
D'autres, appellent à la mobilisation ou s'interrogent sur un enventuel recours en justice. Une internaute se dit "assez tentée par le dépôt d’une plainte pour perte de copies ou un recours au tribunal administratif"
Une pétition en ligne, déjà signée par plus de 2 300 personnes, demande à ce que "la BEL (Banque d’Epreuves Littéraires) s’organise de façon à faire repasser l'épreuve aux élèves concernés sans faire peser sur l'ensemble de ses candidats le poids de son défaut d'organisation".
Mais si l’école normale supérieure a d’abord envisagé de ne faire repasser l’épreuve qu’aux étudiants concernés, elle s’est vite ravisée. L’ensemble des 4 400 candidats est convoqué, pour des questions "de risque juridique de recours par rapport à la rupture d’égalité face à deux épreuves différentes pour un même concours" explique l’école dans son communiqué.
Dans ce même communiqué, l’ENS explique qu’une enveloppe de copie est officiellement égarée, après une semaine de recherches. Cette enveloppe devait passer du centre d’examen jusqu’aux services de l’ENS Lyon. Le transporteur en charge de cette mission affirme l’avoir bien déposée, mais aucune preuve n’en atteste. Quelques semaines après le report de dix jours de l'épreuve de spécialité de géographie "en raison de la divulgation par erreur du sujet d’épreuve de commentaire de carte géographique dans un centre d’écrit", les élèves dénoncent l’amateurisme des processus administratifs de l'ENS.
Dans une lettre ouverte adressée à la présidente de la Banque d'Epreuves Littéraires, un collectif d'élèves, soutenu par leurs professeurs, dénonce de "graves défauts de fonctionnement qui ont de grosses conséquences mentales et financières".
Plusieurs centres d'examens sont en effet répartis en France, mais certains élèvent ont dû se déplacer en train, voire dormir à l'hôtel pour passer cette épreuve. "L'ENS ne pense visiblement pas aux élèves de provinces qui nont pas de centre d'examen à proximité et doivent donc à nouveau payer un déplacement" s'insurge Juliette dans un tweet.
Entre colère, incompréhension, découragement…et résignation, les élèves se replongent dans les révisions pour plancher une seconde fois pour l’épreuve de français le 13 mai, un mois exactement après la première épreuve.