Fermetures de dortoirs ou encore services dégradés de la restauration. Certains internes de lycées bretons subissent des dommages collatéraux de la mobilisation contre la réforme des retraites. Des parents s'inquiètent d'une rupture de l'égalité des chances des adolescents face au baccalauréat.
"Le service de restauration devrait fonctionner en mode "dégradé", c'est à dire avec un menu simple. 5 étages sur 6 de l'internat seront fermés lundi soir, les parents des élèves concernés ont été prévenus." Alors que les journées de mobilisations contre la réforme des retraites s'enchainent, les parents d'élèves du Lycée Colbert à Lorient reçoivent régulièrement ce type de messages.
"Si un surveillant se met en grève, le dortoir qu'il surveille est fermé, nous explique madame Blanchot, une mère d'élève. Je ne suis pas contre le droit de grève, mais ce n'est pas possible de mettre des élèves dehors." Cette maman ne cache pas son agacement face à la situation. Sa fille, interne du lycée a raté plusieurs jours de cours depuis le début du mouvement de grève. Habitante à une centaine de kilomètres de Lorient, la lycéenne doit systématiquement rentrer chez elle sans pouvoir prendre de transport en commun pour faire l'aller retour dans la journée, forcément... il y a grève des trains.
"Rupture de l'égalité des chances"
"Peut-on trouver des surveillants remplaçants ? Faire des réquisitions ? Solliciter les CPE d'astreintes ? se questionne madame Blanchot. J'appelle nos élus pour qu'ils trouvent des solutions."
Un problème qui n'est pas propre uniquement à ce lycée. D'autres lycées bretons à Lorient, Saint-Brieuc ou encore Questembert ont dû faire face à des services dégradés lors des journées d'appel à la grève. Avec parfois des conséquences fâcheuses pour les internes: des professeurs, non informés de la situation, ont planifié des contrôles. De quoi faire de belles frayeurs aux élèves et leurs parents à l'heure du contrôle continu pour le bac. La situation semble réglé aujourd'hui. Les professeurs ont été mis au courant et les contrôles annulés.
"Il y a aujourd'hui une rupture de l'égalité des chances entre les élèves face au bac", déplore madame Blanchot. Les internes seraient discriminés face aux externes. Cette maman a fait appel au médiateur académique de la région et auprès du rectorat pour que la situation s'améliore.
"Assurer la sécurité des personnes et des biens"
Du côté de la FCPE, on nous assure que le dialogue entre les parents d'élèves et les établissements scolaires existent bien pour trouver des solutions aux problèmes rencontrés dans les lycées. Pour expliquer (mais pas justifier pour autant) cette décision de fermeture de l'internat, ils nous renvoient aux obligations du Code de l'Education relatives aux prérogatives du chef d'établissement. Notamment les articles R421-10 et R421-12, renvoyant aux obligations d'assurer la sécurité des personnes et des biens dans l'établissement.