Des agents des Laboratoires de biologie réunis (LBR), qui emploie 160 salariés à Rennes ont entamé une grève ce vendredi 14 octobre pour des salaires à la mesure de l'inflation des prix. Mais 55 d'entre eux sont réquisitionnés par la préfecture d'Ille-et-Vilaine pour poursuivre leurs analyses médicales, et notamment les test Covid.
Habituellement le matin, Delphine sillonne les services de la clinique Saint-Laurent à Rennes pour effectuer des prélèvements sanguins et les prélèvements nasaux de dépistage du Covid, sur les patients et les soignants de la clinique.
Grève dans une dizaine de laboratoires et dans les prestations pour les cliniques
Mais ce vendredi matin, la laborantine d'une quarantaine d'années s'est postée devant le siège de son employeur, le groupe Laboratoires de biologie réunis.
Parmi les 160 salariés du groupe, la plupart travaillent dans la dizaine de laboratoires LBR (Laboratoires de biologie réunis) implantés dans la Métropole de Rennes, et surtout dans trois cliniques privées de l'agglomération : le Centre hospitalier privé de Saint-Grégoire, la clinique de Cesson-Sévigné et la clinique Saint-Laurent à Rennes.
Des huissiers pour signifier les réquisitions
L'augmentation de salaire de 2,1% proposée par la direction de leur entreprise, devenue une entité d'un groupe international, Cerba HealthCare, implanté en Europe et en Afrique, ne satisfait pas la quarantaine de techniciennes de laboratoire et d'infirmières réunies ce vendredi dernier des banderoles, boulevard Magenta, dans le centre de Rennes.
Mais trois huissiers viennent à leur rencontre sur le piquet de grève, pour leur signifier les réquisitions, qui les contraignent à continuer leur travail.
"Je suis réquisitionnée à partir de 13h cet après-midi, samedi après-midi et dimanche toute la journée", indique Delphine en relisant la feuille qu'elle a signée.
"On s'attendait à un service minimum, mais là, c'est bien plus"
Au total, ce sont 55 salariés qui sont réquisitionnés pour le week-end. "Le préfet a réquisitionné quasiment tous ceux qui devaient travailler dans les cliniques ce week-end, donc la grève n'aura pas d'impact dans les cliniques", constate Séverine Guedeux, infirmière et déléguée Force Ouvrière de l'entreprise.
"On s'attendait à un service minimum pour assurer les urgences, mais là, c'est bien plus. On a l'impression que les autorités veulent rompre la grève" poursuit-elle.
En fin de matinée, une délégation de salariées était reçue par la direction des Laboratoires de biologie réunis.