Un quadragénaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) a été condamné ce mercredi 19 juin 2024 par le tribunal correctionnel de Rennes après avoir menacé et frappé une contrôleuse SNCF. Il s'était enfermé dans les toilettes jusqu'à l'arrêt forcé à Redon. Il était jugé à Rennes en comparution immédiate.
Le 16 juin 2024, le prévenu avait été forcé à descendre d'un train qui circulait entre Rennes et Nantes : des gendarmes l'attendaient à son arrivée à Redon (Ille-et-Vilaine). Aux alentours de 21h, l'homme de 41 ans avait en fait tenté d'échapper à la contrôleuse SNCF : à son arrivée dans le wagon, il s'était réfugié dans les toilettes, desquelles se dégageait une "forte odeur de cannabis".
La contrôleuse avait alors demandé à cet homme d'en sortir, sans succès. Elle avait forcé l'ouverture avec ses clés de service, avant de réussir à esquiver les coups de pied et un crachat de la part de ce voyageur clandestin qui "buvait de la vodka et sentait l'alcool et la drogue", selon ses propres propos. Malgré son "regard vitreux" et sa "démarche non équilibrée", le prévenu avait fini par quitter les toilettes en promettant à la contrôleuse de la "niquer", elle et ses "copains". La femme avait donc finalement fait arrêter le train en gare de Redon.
En garde-à-vue, le prévenu avait reconnu les outrages et s'était dit "désolé", une version qu'il a maintenue devant le tribunal correctionnel de Rennes ce mercredi 19 juin 2024. "J'ai des soucis avec l'alcool", explique-t-il : ce soir-là, jour de l'Aïd, il s'était "retrouvé seul" à cause de "pas mal de soucis de famille". Il avait bu "une bouteille de vodka" avant de faire "des choses à regret, qui m'emmènent en prison".
Il a malgré tout maintenu n'avoir asséné aucun coup à la contrôleuse SNCF. "Aucune des quatre personnes entendues [des voyageurs, ndlr] ne fait état de fait de violences ou de crachats", a d'ailleurs souligné son avocate. Reste que ce marginal a un casier judiciaire bien rempli : il a déjà été condamné trente-trois fois, pour des infractions aussi diverses que variées, allant des stupéfiants aux infractions routières, en passant par des atteintes aux biens ou à l'autorité publique, mais aussi pour quatre exhibitions sexuelles.
Il était d'ailleurs sorti de prison quelques mois plus tôt, en février 2024. Hébergé depuis par un ami, il avait "prévu de s'installer en Bretagne pour un travail estival" : il allait d'ailleurs à Biscarosse, dans les Landes, pour "récupérer un camping-car repéré sur Leboncoin".
"Tout a été essayé avec monsieur", a d'ailleurs déploré le procureur de la République. "C'est un constat d'échec de la justice et de la société dans sa mission d'insertion et de réinsertion". Conformément à ses réquisitions, le prévenu a été condamné à huit mois de prison ferme. Il devra, en outre, payer 100 € pour avoir voyagé sans billet, et verser 700 € à la contrôleuse en réparation de son préjudice moral.
SG/MJ (PressPepper)