Opérations coup de poing et convois de tracteurs. Les agriculteurs bretons ont lancé les hostilités ce mercredi pour protester contre la réglementation européenne et le manque de soutien de l'Etat. Une soixante de tracteurs était devant le Conseil Régional de Bretagne à Rennes ce midi. Des actions sont en cours à Vannes, Brest, Quimper ou encore Saint Brieuc.
"Sans soutien, la France meurt de faim." Des montagnes de légumes sur le trottoir, du fumier propulsé sur les murs de la sous-préfecture de Brest, des rues bloquées par des tracteurs… Après les opérations " On marche sur la tête " et le retournement de panneaux de communes ces dernières semaines, les agriculteurs bretons ont décidé de muscler leurs actions.
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"Je veux une vision claire pour pouvoir voir mon avenir et ma carrière se profiler plus tard, explique Krystell Trebaol une jeune agricultrice en parcours d’installation dans le Finistère. Il y a toujours plus de lois et de contraintes administratives, mais la réalité du terrain est oubliée".
Elle souhaite " maintenir la pression sur le gouvernement", même si elle admet dans le même temps ne pas avoir suivi de près les négociations entre les agriculteurs et l’Etat, ni connaître les dernières concessions faites par la première ministre notamment sur la non-augmentation de la taxe sur l'utilisation de pesticides.
Convois de tracteurs et embouteillages
À Rennes, Une soixantaine de tracteurs des JA (Jeunes agriculteurs) et de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) étaient rassemblés devant le Conseil Régional de Bretagne avant de se rendre devant la DRAAF (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt), l'interlocuteur principal des agriculteurs au niveau de l'Etat.
D'autres manifestations contre la politique agricole, avec convois de tracteurs susceptibles de provoquer de gros embouteillages dans l’après-midi, sont également programmées à Vannes, Quimper ou encore Saint-Brieuc.
"La terre se laboure avec du savoir-faire, pas un ordinateur"
Sur les pancartes accrochées aux tracteurs à Rennes, on pouvait lire notamment : "France, veux-tu encore de tes paysans ?", "la terre se laboure avec du savoir-faire, pas un ordinateur", ou encore "on marche sur la tête".
Les agriculteurs considèrent être insuffisamment entendus par l'Etat, notamment sur les différences de réglementation entre la France et certains pays d'importation. Ils s'inquiètent également des difficultés rencontrées par certaines filières.
(Avec Myriam Thiebault et Muriel le Morvan)