Le Covid et l'efficacité de la vaccination sont au centre d'une étude menée notamment au CHU de Rennes. 6000 volontaires y participent dans toute la France. Ils sont suivis avant, pendant et après leur vaccination. Il s'agit de mesurer notre réponse immunitaire dans le temps.
"On n'a pas encore reçu tous les anticorps. Quand on les aura, on vous le dira. Et alors vous saurez si vous avez un taux d’anticorps suffisant pour être protégée".
Petite séquence d'explications, ce mardi 31 août, lors de cette consultation entre le professeur Bruno Laviolle, directeur du centre d'investigations cliniques et l’un des 300 participants au CHU de Rennes à l’étude « Cov popart », une étude qui doit évaluer l’immunité des patients aux vaccins du Covid-19.
Vaccination #COVID19 et populations particulières : l'étude de cohorte ANRS COVPOPART recrute des patients adultes (et bientôt les adolescents) ayant une maladie chronique pour orienter les recommandations destinées aux plus fragiles :
— ANRS | Maladies infectieuses émergentes (@agenceANRS) August 9, 2021
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Savoir comment les patients réagissent au vaccin
Pour les médecins, l’intérêt est de savoir précisément comment les patients réagissent au vaccin. C'est d’ailleurs ce qui a motivé cette patiente à rejoindre l'étude.
Avant d'aller faire sa deuxième injection du vaccin anti-Covid, elle vient réaliser une prise de sang au centre d'investigation clinique du CHU de Rennes. C’est le protocole. "C'est surtout l’efficacité du vaccin qui m'a interpellée, confie la patiente. Savoir si on est bien protégée, combien de temps… parce que c'est nouveau".
A Rennes, 323 patients âgés de 18 à 74 ans
L’équipe du professeur Laviolle suit depuis le printemps 323 patients âgés de 18 à 74 ans… avant, pendant, et après vaccination. Pendant deux ans, à intervalles réguliers, cette étude vaccinale va mesurer la réponse immunitaire chez plusieurs types de patients : des personnes sans pathologies, et d'autres, dites à risque.
On sait par exemple que les patients transplantés ou les patients qui ont des immunosuppresseurs vont moins produire d’anticorps, et peut-être moins bien répondre au vaccin. Donc cette étude permet de suivre les patients, de doser leurs anticorps à intervalles réguliers et de savoir s’ils sont protégés et combien de temps ils restent protégés.
Pour participer à l'étude, il faut donner un peu de son temps et de son sang. Parmi les volontaires certains hésitaient même à se faire vacciner. "Ce n’est pas un investissement trop lourd, admet cette étudiante, atteinte d'une maladie auto-immune qui a finalement franchi le pas. Il n’y pas non plus un impact considérable donc ça me paraissait nécessaire de participer à l’étude".
Une catégorie manque dans l'étude : les plus de 75 ans
Le CHU n'a eu aucun mal à recruter des candidats, pour mener cette étude, mais une catégorie de population manque : les premiers vaccinés, les plus de 75 ans.
Quant aux plus jeunes, les 12-17 ans, ils pourront bientôt y participer. L’Agence Régionale de Santé Bretagne vient de lancer la campagne de rappels de vaccination pour les populations prioritaires , les plus de 65 ans ou les personnes avec des pathologies à risques.