La pénurie de logements en résidence universitaire devient problématique en Bretagne. Le CROUS estime qu’il manque 3000 logements dans la région, essentiellement à Brest et Rennes.
Cherche logement désespérément ! En cette rentrée, plus encore que lors de la précédente, les étudiants affrontent la galère de la recherche d’un « chez-soi ». À Vannes, à Saint-Brieuc, à Lorient et surtout à Brest et Rennes, c’est le parcours du combattant.
Et ce d’autant que le coût de la rentée scolaire est en forte augmentation. Selon les organisations étudiantes, à Rennes, cette rentrée 2023 va coûter en moyenne 2942 €, près de 4% de plus qu’en 2022. Une augmentation liée au frais de scolarités, de logements et surtout d’alimentation : + 15 % en un an.
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"Mon panier, il a vachement augmenté, je suis passée d’une moyenne de 20 euros à 40-50 euros". "Surtout au niveau des courses, on fait toujours attention à prendre les produits les moins chers". Voilà des témoignages que l’on a pu recueillir sur le campus de Rennes 2.
Pour se loger, existe la piste du logement en résidence universitaire. En Bretagne, un étudiant sur trois bénéficie de bourses et peut demander un logement de ce type.
Mais là aussi, la pénurie se fait de plus en plus forte.
"Il manque 3000 logements étudiants, hors du parc privé, en Bretagne"
Trois questions à Yann-Eric Prouteau, directeur général du CROUS Bretagne.
Yann-Eric Prouteau, quelles sont les zones les plus tendues en Bretagne ?
Les deux secteurs de Brest et Rennes sont ceux où les étudiants se retrouvent le plus en difficulté pour trouver un logement, et notamment un logement social. On a un taux de pression de 4 pour 1 contre 3 pour 1 l’année dernière. C’est-à-dire qu’on a quatre demandes pour un logement.
Il faut qu’on trouve les financements pour compenser les 1500 logements qui manquent sur Rennes, et les 1500 qui manquent sur Brest. Là, on rentre en négociation au niveau national, mais aussi avec les collectivités territoriales en Bretagne
La moyenne de 150 nouveaux logements par an nous permet d’arriver à loger aux environs de 30% des boursiers de la région. C’est l’objectif qu’il nous faut atteindre pour faire face à la demande des étudiants qui cherchent un logement à tarif social.
Comment s’explique cette pénurie ?
Déjà, il y a de plus en plus d’étudiants en difficulté. La construction de nouveaux logements nécessite des investissements, donc il faut trouver le financement nécessaire. La bonne nouvelle, c'est que sur les campus, on a du terrain.
Puis, il y a toute l’ingénierie de construction. Le CROUS a fait le nécessaire pour recruter des ingénieurs qui nous permettront de construire.
Après, il y a la volonté politique partagée du financement de ces constructions.
Est-ce que la difficulté pour trouver un logement peut conduire les étudiants à se détourner de leur parcours universitaire et se diriger plus rapidement vers le marché du travail ?
Il est vrai que certains d’entre eux refusent ou n’iront pas demander certaines formations parce que les à-côtés, et notamment le logement, seront une difficulté.
Tout notre travail, avec nos partenaires, c’est d’éviter d’arriver à une telle situation, parce que ce serait dommageable pour eux par rapport à la carrière qu’ils avaient projetée. Donc, on est vraiment dans ce travail fondamental d’arriver à faire en sorte d’avoir un maximum d’offres.