A Rennes, comme dans d'autres grandes villes, on constate une pénurie de logements étudiants. En cause : une population étudiante en hausse, une législation climatique plus drastique qui écarte les logements trop énergivores et la concurrence des plateformes Airbnb. Une situation qui suscite beaucoup d'angoisse chez les jeunes et leurs parents.
Alors que les résultats du bac et des facs ne sont pas encore tombés, quand on pousse la porte des agences immobilières rennaises pour chercher un studio, la réponse tombe… comme un couperet : "On n'en a plus depuis début juin. Certains se rabattent sur d'autres types de logements, comme des colocations", explique William Letellier, gérant de l'agence immobilière GIR. Il a même vu des cas extrêmes où "certains parents louent un studio avant même d'avoir les résultats de Parcoursup".
Un cadre législatif plus strict
En 10 ans, à Rennes, le nombre d’étudiants a augmenté de 25%... L'agence peine à leur trouver des logements. "Il y a un cadre législatif qui est venu durcir les choses pour les logements énergivores. Ça a fait baisser le nombre de logements disponibles".
Pour un joli T1 du centre-ville, Lorian, agent immobilier chez GIR a quatre rendez-vous à suivre… en présentiel… en visio… puis de nouveau en présentiel… Tous les quarts d’heure, une nouvelle visite, de nouvelles peurs et de nouveaux espoirs… Comme chez Corinne, maman d'une jeune lycéenne : "On se dit, est-ce qu'elle va trouver quelque chose pour le mois de septembre ?"
Moi, ma technique, c'est que dès que je me lève à 6h30, je regarde les nouvelles annonces en ligne pour être dans les premières à répondre.
Anne, maman d'une future étudiante en recherche de logement
D'autres mamans ont adopté des stratégies : "Moi, ma technique, c'est que dès que je me lève à 6h30, je regarde les nouvelles annonces en ligne pour être dans les premières à répondre", raconte Anne.
Sur ce bien, Lorian a déjà six dossiers en attente. "Derrière, il y a des familles à qui je vais devoir dire non malheureusement donc ça peut être un peu compliqué", explique-t-il.
Attention aux arnaques !
Comme ce qui est rare est cher, les prix des logements s’envolent et les arnaques se multiplient alors prudence. Anne-Lise Duquoc, animatrice au Point Information Logement Jeunes du 4 bis, met en garde : "On ne doit pas verser d'argent pour visiter un logement, c'est très important de le rappeler parce qu'on voit bien que sur Internet, il y a ce type d'annonces et les jeunes peuvent tomber dans le panneau parce que ce sont souvent des annonces qui paraissent intéressantes".
Le logement, part importante du budget étudiant
Les syndicats étudiants s’inquiètent car qui dit loyer élevé, signifie ceinture serrée, comme le souligne Nathan Guillemot, membre de l'Union Pirate et vice-président de Rennes 2 : "Ils vont devoir consacrer une part importante de leur budget au logement et ça va avoir des effets sur le reste de leur budget, c’est-à-dire la nourriture ou les loisirs. Pendant le Covid, on a commencé à faire des distributions alimentaires, on espérait que ce soit ponctuel. En réalité, c'est un problème durable, on continue nos distributions mais ça n'est jamais assez. Nous, on défend depuis des années l'idée d'un revenu étudiant".
Une date est d'ores et déjà à retenir : le 28 juin, le 4Bis organise un forum logements pour aider les jeunes et leurs parents à préparer la rentrée.