C'est une belle victoire pour l'association Eau et Rivières de Bretagne : Le tribunal administratif de Rennes vient de condamner l'Agence Régionale de Santé de la région à corriger son classement des eaux de baignade en Bretagne. L'ARS est accusé d'avoir fait quelques arrangements statistiques dans les relevés de pollution des eaux du littoral breton. 10% des plages bretonnnes seraient concernées.
"Un scandale sanitaire vient d'éclater au grand jour". L'association Eau et Rivières de Bretagne vient de gagner une belle bataille juridique face à l'Etat Français et l'Agence régionale de santé. Cette dernière vient d'être condamnée pour des erreurs statistiques qui ont permis à certaines eaux de baignades bretonnes d'être mieux notées. Le jugement demande à l'ARS de "procéder à la correction des données de classement des eaux de baignade de Bretagne depuis 2016, (...) et dans un délai de deux mois".
"L'invisibilité organisée de l'Etat"
"C'est une étape importante dans ce dossier des bactéries qui touchent nos littoraux, se réjouit Arnaud Clugery, porte-parole d'Eau et Rivières Bretagne. La pollution de nos eaux est bien connue mais on a passé tout cela sous silence. C'est une invisibilité organisée d'Etat pour masquer les origines de la pollution des eaux bretonnes. On a rétabli une vérité."
Pour l'association, l'ARS a faussé le classement des eaux de baignade pour les plages les plus polluées de Bretagne. 10% des plages sont concernées. Notamment en ne prenant pas en compte tous les prélèvements permettant de classer les eaux de baignades. Je juge précise dans son jugement que "le directeur général de l’ARS de Bretagne a implicitement refusé de procéder à la correction des données de classement des eaux de baignade de Bretagne depuis 2016, pour y intégrer certains prélèvements correspondant à de simples épisodes pluvieux et en exclure les échantillons de recontrôle pris en compte."
"On ne pourra plus dire que c'est seulement la faute de la pluie, réagit Arnaud Clugery. La pluie n'est qu'un vecteur mais pas l'origine de ces pollutions. On va devoir remonter les cours d'eau pour enquêter." L'association voit dans ce jugement une victoire qui va pousser l'Etat et les citoyens à s'interroger sur les conséquences de l'élevage intensif sur l'environnement.