Ephad, Esat, IME... "Le salaire de base vient de passer en dessous du SMIC". Le cri d'alarme des travailleurs du médico-social

Les soins et la solidarité sont dans un état de fragilité immense. C'est ce que sont venus dire près de 400 travailleurs, directeurs et présidents d’associations et de fédérations oeuvrant dans le domaine du médico-social, ce jeudi 30 novembre devant la préfecture, à Rennes. Ils ont symboliquement remis les clés de leur établissement devant les grilles.

Entre colère, ras-le-bol et inquiétude. Environ 400 responsables du secteur social, médico-social et sanitaire privé non lucratif breton se sont regroupés devant la préfecture à Rennes, ce jeudi après-midi. 

Nom de la manifestation :  "Non à un Jeudi noir de la santé et des solidarités. Et si on vous rendait les clés !"

Une manifestation avec la même symbolique mais centrée sur les Ehpad avait déjà eu lieu le 10 octobre à Plédran, dans les Côtes d'Armor. 

Ils tirent la sonnette d'alarme, dénonçant la "fragilité extrême du système de santé et des solidarités" en France. Ils demandent des moyens financiers et humains pour les Ehpad, Esat ou IME qu’ils gèrent, où dans lesquels ils travaillent, pour des salaires souvent indécents.

Moins que le SMIC

Comme Patricia Bouëtel, qui travaille en protection de l’enfance. "Au moment du covid, on s’est retrouvé tout seul", déplore-t-elle. "Pas de masque, pas de gel, toutes les structures fermées. Et nous on avait des adolescents qui étaient dans un état lamentable, des éducateurs qui ne savaient pas comment faire. On n’a jamais été augmenté. Le salaire de base vient de passer en dessous du SMIC. Ça fait 40 ans que je bosse dans la protection de l’enfance.  Je ne pensais pas connaître ça dans ma vie".

Non-marchandisation des personnes vulnérables

Ce que craignent les manifestants, c’est la remise en cause du système non-lucratif. 

Un de nos crédos, c’est la non-marchandisation de l’accompagnement des personnes vulnérables. Nous voulons préserver ce système. Il faut que le grand public comprenne que la non-lucrativité du secteur implique un accompagnent, des personnes vulnérables pour tous et qu’on ne laisse personne sur le bord du chemin.

Soli-Ker Breizh et le collectif des territoires

"Nous sommes des magiciens"

D'après les manifestants, des associations sont en danger économique. "L’inflation, l’augmentation des personnes vieillissantes fait que beaucoup de nos structures sont au bord de la cessation de paiement", explique Mathieu Thiébaut, membre d'association. Nous sommes des magiciens. Tous les gens qui travaillent, professionnels ou bénévoles, arrivent à inventer des solutions au quotidien".

Quelques élus ont rejoint les rangs de la manifestation.

Au même moment, la ministre des Solidarités et des Familles dans le Finistère

Pendant ce temps, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, était en visite dans le Finistère. Ce mercredi, elle a annoncé la construction de "100 établissements médico-éducatifs" d'ici 2027, pour l'inclusion des enfants en situation de handicap dans les écoles. 

Les professionnels attendent de voir. 

(Avec Sylvaine Salliou)

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