Handi-escalade. Nouvelle médaille d'or pour Lucie Jarrige, athlète et chimiste de haut niveau

A Innsbruck, en Autriche, Lucie Jarrige décroche la 5ème médaille de sa carrière en Coupe du Monde. Licenciée à Rennes, la jeune femme, amputée de la jambe gauche, déjà sacrée quatre fois championne du monde, est également chercheuse au CNRS dans la capitale bretonne.

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Et une médaille d'or de plus pour Lucie Jarrige.

L'handi-escaladeuse française vient d'ajouter une ligne à son palmarès déjà des plus fournis, en s'imposant à Innsbruck en Autriche lors d'une Coupe du Monde d'escalade.

Licenciée à Rennes à Vertical Ouest Loisirs, la jeune femme concourt dans la catégorie AL2, celle des amputés. Atteinte d'un cancer, elle a subi une amputation de la jambe gauche à l'âge de 16 ans,.

"Accroche-toi !"

"Mon compagnon me dit toujours, "Accroche-toi", confie la jeune femme en souriant. Je m'accroche." Lucie n'a pas toujours eu le choix. Lorsque l'annonce d'un cancer des os tombe à l'âge de 15 ans, il faut faire face. Accepter les soins, les traitements, et puis au bout d'un an, l'annonce d'une amputation.

"J'ai été déscolarisée pendant un an, se souvient-elle. Quand je suis revenue au lycée, je n'avais plus les mêmes problèmes que les autres jeunes filles. Elles, elles avaient 16 ans. Moi, je voulais avoir une vie normale, passer mon bac. Ça m'a fait grandir très vite, il faut s'adapter et se dire qu'on va se battre. "

Au pied du mur

Alors qu'elle poursuit ses études, Lucie rencontre le président d'un club d'escalade. "C'est un hasard de la vie" sourit-elle. Elle aime tout de suite cet exercice à la fois physique," il faut monter en haut du mur et il est souvent très haut", et intellectuel, "il faut réfléchir, trouver les voies qui permettent d'atteindre le sommet. Quand on est en bas du mur, il faut trouver le moyen d'arriver en haut, il n'y a pas le choix."

Lucie Jarrige monte ses premiers murs en 2013. Trois ans plus tard, elle décroche son premier titre de championne du monde. Depuis, elle enchaîne les titres et les médailles. 4 titres de championne ( en 2016, 2018, 2019 et 2021 ) et 5 victoires en Coupe du Monde..

Les premiers temps, Lucie souffrait du vertige, "le cerveau assimile la chute à la mort, explique-t-elle, mais la chute, ça fait partie du sport, on doit s'habituer à ne pas tout contrôler."

Des bras et un mental en acier

Pour rester au plus haut niveau, la jeune athlète s'entraîne dur. "Je fais 24 heures de sport par semaine, de l'escalade, mais aussi de la piscine, des abdos."

Depuis 2020, Lucie s'est installée à Rennes. Elle y a trouvé un entraîneur, mais la capitale bretonne n'est pas une ville d'escalade. Alors, en période de compétition, Lucie est souvent obligée de partir le week-end pour aller grimper à Brest ou à Angers qui ont de plus grandes salles.

Evidemment; tout cela à un coût. Pour poursuivre sa carrière sportive, Lucie Jarrige est actuellement à la recherche de partenaires, sponsors et équipementiers.

A peine rentrée d'Innsbruck, elle se prépare pour la prochaine épreuve de Coupe du Monde, en Suisse à Villars-sur-Ollon les 8 et 9 juillet.

"Parfois, le vendredi soir, quand les autres sont à l'apéro, on se dit qu'on ferait bien la même chose, mais il faut s'entraîner si on veut garder le niveau. Rien n'est gratuit dans le monde, Je suis très exigeante, parfois un peu jusqu'au-boutiste, reconnaît la championne. J'avais sans doute un petit caractère, la maladie n'a fait que le renforcer !"

Championne du monde et tête chercheuse en chimie

Mais la jeune femme a une autre passion. A 31 ans, elle est aussi chercheuse à Rennes, à l'Institut des Sciences chimiques de Rennes.

"Il ne faut pas se laisser aller, ne pas se laisser tomber, affirme l'handi-escaladeuse. Le handicap, il est présent, ce n'est pas quelque chose que l'on peut cacher. Les gens le voient quand je marche dans la rue, surtout quand je suis en jupe avec ma prothèse.'

Lucie parle alors de résilience et évoque la célèbre citation de Mark Twain, "Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors, ils l'ont fait."

Elle a décidé d'aller toujours plus haut.

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