Dans un tract, façon affiche de film, le syndicat SGP Police s’alarme. Les effectifs de la brigade motocycliste ont été divisés par trois en quelques années. Ils risquent de ne plus pouvoir assurer leurs missions.
"On a choisi de faire une affiche comme ça pour interpeller" commente David Leveau, secrétaire régional du syndicat SGP Police.
"Avant la brigade motocycliste de Rennes était composée de deux groupes de douze motards explique-t-il. Ils étaient 24. Aujourd’hui, il y en a huit en tout. Et avec les départs en retraite, l’an prochain, ils seront six. Six motards pour tout un département comme l’IIIe-et-Vilaine. On fait quoi ? On laisse disparaître un service essentiel ?"
Les policiers de Rennes ont récemment reçu des renforts. Jean Castex, le Premier Ministre est venu à Rennes, en personne, le confirmer le 1er octobre dernier. 40 personnes supplémentaires dans les rangs de la Police Nationale, autant dans ceux de la Police Municipale.
"Mais ce sont des effectifs de voie publique, des policiers chargés de lutter contre les trafics de stupéfiants, les violences conjugales. C’est important, atteste David Leveau, mais la mission des motards aussi est importante."
Une présence nécessaire sur les routes
"Il y a d’abord la sécurité routière, c’est là que les gens nous voient le plus". En 2020, 2 780 personnes sont décédées sur les routes de France. "Les motards sont là pour éviter les excès de vitesse sur les routes, car ces excès peuvent tuer," motive le policier.
"Aujourd’hui, il n’y a plus de continuité de service. Avec les repos et les vacances de nos collègues, on se retrouve avec des unités motocyclistes de 4 personnes. Quand on sait qu’il faut être au moins deux… ça limite les actions !"
"Les collègues sont rappelés, décalés sans arrêt. Du coup, forcément, ils fatiguent. C’est là qu’on peut avoir des accidents. Et en moto, ça ne pardonne pas toujours !"
Missions de service public
"Et puis, nous avons d’autres missions, précise David Leveau. Le grand public ne le sait pas toujours, mais nous escortons régulièrement le Samu. Quand il y a un accident sur la rocade et qu’une vie est en jeu, les motards précèdent l’ambulance pour lui permettre de rallier l’hôpital au plus vite. Ils bloquent les carrefours, parfois debout sur les motos. Ils prennent des gros risques."
"Ils font pareil quand il y a des transferts pour des dons d’organe et qu’il faut que l’équipe médicale aille vite pour conduire le greffon là où il va pouvoir être transplanté. Et puis, continue-t-il d’énumérer, il y a les escortes Oberthur. Ce sont quand même des transferts de fond importants. Il y en a presque toutes les semaines. Celles des bus de joueurs de foot, c’est tous les 15 jours. On a vu, il n’y a pas si longtemps, le bus du PSG caillassé."
"On a besoin de renforts rapidement termine le secrétaire régional. Pour nos collègues et pour les usagers."