C’est une initiative inédite du club de water-polo de Rennes : une séance de baby-polo, où les enfants apprennent à se familiariser avec l’eau tout en jouant.
"Alors vous allez jusqu'au toboggan là-bas, vous glissez dessus, puis vous allez traverser le bassin sur le pont de singe, sur le dos, en regardant le plafond..."
Kelig a enfin fini d'installer tout son matériel dans le petit bassin de la piscine de Bréquigny, à Rennes. Il peut maintenant s'adresser à la quinzaine d'enfants présents ce samedi-là, tous âgés de 3 à 6 ans.
une salle de jeu flottante
Les plus jeunes sont encore fermement accrochés aux bras de leurs parents, mais semblent déjà rêver d'aller chercher les ballons qui flottent sur l'eau.
Il faut dire que le bassin ressemble à une vaste salle de jeu aquatique. On y trouve des but de water-polo, des paniers de basket flottants, une cage immergée, des anneaux qui reposent au fond de l'eau, un pont de singe, deux toboggans, ainsi qu'une plate-forme sur laquelle il fait bon se reposer quand on commence à fatiguer.
familiariser les enfants avec l'eau
Car les enfants qui sont là ne savent pas nager. lls n'ont pas de brassard, et n'ont pas pied. Pas partout en tous cas.
" L’idée est de les familiariser avec l’eau, explique Kelig Reiller, entraîneur de l'équipe locale de water-polo, et qui a lancé cette activité originale en septembre 2021.
Il faut qu' "’ils n’aient pas ou plus peur d’être dans l’eau, de mettre la tête sous l’eau" explique-t-il, "c’est pourquoi on a mis en place un petit circuit, dans lequel ils vont s’amuser à plein de choses, glisser sur le toboggan la tête en avant, faire une ligne droite le long du bord, traverser le bassin sur un pont de singe, franchir une cage à poule où ils devront plonger la tête pour pouvoir passer, aller chercher des anneaux au fond de l’eau et puis à la fin ils peuvent s’amuser en essayer de marquer des buts ou des paniers".
Des parents qui mouillent le maillot
Kelig ne pouvant être partout, les parents ou quelqu’un de la famille sont quand même invités à mouiller le maillot et accompagner l’enfant dans la piscine. " Il y a un côté ludique, ils s’amusent, n’ont pas peur, confie Erwan, tout en gardant un œil sur sa fille Mathilde (3 ans) et Raphaël (5 ans). Ils n’apprennent pas vraiment à nager mais à se débrouiller dans l’eau".
La séance se poursuit. Bonnet de water-polo vissé sur la tête, chacun va son rythme. Certains ont déjà terminé le circuit et s’amusent à tenter de marquer des paniers ou arrêter les tirs de papa. D’autres s’initient à la planche.
Prendre confiance
D’autres encore tentent de rejoindre le toboggan, en s’aidant du bord de la piscine. C’est le cas de Luna, qui a les yeux rivés sur le ballon. Elle a eu un petit accident l’été dernier où elle s’est retrouvée la tête sous l’eau. Depuis, elle a un peu peur.
" Le baby-polo, ça lui permet de prendre confiance, assure sa tante qui l’accompagne. Elle n’a pas de brassard mais je reste avec elle tout le temps et elle a plein de jeux pour s’amuser ".
" Quand l’enfant fait un blocage, il faut vraiment y aller pas à pas, appuie Kelig . Luna, pour ne pas la traumatiser, je conseille à ses parents de lui passer la tête sous l’eau avec le pommeau de douche, à la maison. Elle est chez elle, elle est en confiance. Après dans le bassin, elle va progressivement pouvoir s’immerger dans l’eau avec des jeux ».
Quand on constate le nombre de noyades d’enfant chaque été, il faut vraiment aider les enfants à être en confiance dans l’eau. Ici, les enfants de trois ou quatre ans, si on les jette à l’eau ils savent revenir au bord de la piscine. Ce qui ont 5 ou 6 ans ils arrivent à faire une petite longueur sur le dos
Kelig Reiller, responsble de la section baby-polo au CPB Water-polo de Rennes
La sécurité, c’est aussi ce qui motive Erwan. "C ’est vrai que tout devient moins anxiogène au bord de l’eau, que ce soit à la piscine ou à la plage. Bien sûr qu’il faut continuer à les surveiller, mais on sait qu’ils acquièrent de bons réflexes ici".
Les séances de baby-polo ont lieu tous les samedi de 13 à 14 heures à la piscine de Bréquigny. Si vous voulez inscrire un enfant en cours d’année, vous pouvez appeler le cercle Paul-Bert water-polo. L’an prochain, à partir de septembre, l’initiative sera reconduite. Comptez 120 euros l’année.