Invitée de France 3 Bretagne, à l’occasion de l’émission Enquêtes de région consacrée à l’explosion des trafics de drogue dans notre région, la maire de Rennes s’est positionnée sur l'armement de sa police. Tout en précisant que ses tâches actuelles ne permettaient pas un armement pour le moment.
Fusillades en série, coups de couteau, depuis deux ans, la Ville de Rennes est confrontée à une vague de violences inédite, liée au trafic de stupéfiants. Invitée de France 3 Bretagne, Nathalie Appéré a tenu d'abord à saluer le travail effectué par les forces de l'ordre : "Je veux rendre hommage au travail des policiers, ils interviennent dans des conditions difficiles. Bien évidemment qu’on a besoin de police, du bleu, des uniformes sur l’espace public. Ça rassure la population. On a aussi besoin d’enquêtes, de renseignements, d’être présents à toutes les échelles. C’est aussi vrai pour les moyens de la Justice."
Face à elle sur notre plateau, Anthony Grelet, policier et délégué Alliance Police Nationale 35 parle d'une bascule au mois de mars à Rennes, après la fusillade qui a duré plus d'une heure au Blosne avant que la police puisse intervenir, "l’augmentation de la violence est réelle depuis le mois de mars, avec l’utilisation des armes". Sans oublier des faits tout aussi violents auparavant : "Il y a deux ans dans le quartier de Maurepas, les policiers ont essuyé des tirs à l’arme automatique. Nous pensons qu’il faut armer les policiers municipaux."
Malheureusement, les maires n’ont pas la capacité d'arrêter des trafiquants.
Nathalie Appéré, maire de RennesFrance 3 Bretagne
Sur cette question la maire de Rennes répond : "Je n’ai pas de tabou sur ce sujet-là. Les policiers sont déjà équipés de taser. Si leurs missions devaient évoluer alors se poserait la question des équipements." En l'état, la municipalité n'est pas favorable à un armement sans que les pouvoirs des polices municipales ne soient élargis, précise Nathalie Appéré, "nous sommes dans un Etat de droit avec des règles et des compétences. Malheureusement, les maires n’ont pas la capacité d'arrêter des trafiquants. Le rôle de la police municipale n’est pas sur ces endroits-là. Ils ont un rôle complémentaire, de lutte contre les civilités. J’ai doublé les effectifs depuis que je suis maire, qu’ils aient des horaires étendus, de tripler les patrouilles. Ce n’est pas à l’échelle d’une ville que l’on peut démanteler des filières internationales."