La CRS 82 a pris place dans le quartier de Maurepas, à Rennes, dans la nuit de ce dimanche 27 au lundi 28 octobre 2024. Une décision prise par Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, après un week-end marqué par des affrontements entre bandes rivales. La compagnie, créée fin 2023, est spécialisée pour "lutter contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants".
Suite aux événements de violence, ce samedi 26 et ce dimanche 27 octobre, dans le quartier de Maurepas, à Rennes, Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a annoncé, via un tweet, l'intervention de la compagnie républicaine de sécurité 82 (CRS 82).
Ce lundi 28 octobre, le nouveau préfet de Bretagne, Amaury de Saint-Quentin, a confirmé dans un communiqué, le déploiement de cette unité, "spécialisée dans les violences urbaines, dans la nuit du dimanche à ce lundi." La compagnie doit être présente "pour les jours à venir", sans donner plus de précisions.
La CRS 82, une unité créée pour "lutter contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants"
Cette décision fait suite au weekend particulièrement violent des 26 et 27 octobre, dont le drame d'un enfant de 5 ans, gravement blessé par balles à la tête, et à des fusillades dans le quartier de Maurepas. Depuis plusieurs mois, des fusillades éclatent régulièrement dans certains quartiers de Rennes, où sont implantés plusieurs points de deal.
Face à ce "pic de fièvre" de violence, décrit par Nathalie Appéré, la maire (PS) de Rennes, la venue de la CRS 82 est "une excellente chose", a-t-elle exprimé, ce lundi au micro de France 3 Bretagne.
Cette unité est une des quatre nouvelles compagnies, créées en novembre 2023, afin de "lutter contre les violences urbaines et le trafic de stupéfiants, en appui des effectifs locaux", décrit le ministère de l'Intérieur, sur son site internet. Elles ont été conçues "sur le modèle de la CRS 8 créée à Bièvres (Essonne) en juillet 2021", précise le ministère.
La CRS 82, basée à Saint-Herblain, dans la Loire-Atlantique. Fin 2023, elle avait mené une opération contre le trafic de stupéfiants, dans le quartier du Blosne, à Rennes, mais également d'autres interventions à Nantes. À l'époque, les policiers de l'unité, avaient été épaulés par ceux de la DDSP, la direction départementale de la sécurité publique.
La réponse policière "ne suffira pas"
Ces derniers mois, la compagnie a multiplié ses opérations à Rennes, dans ce même quartier de Maurepas et au Blosne, comme en mars dernier, après une fusillade. Ce qui fait dire au policier Frédéric Gallet, secrétaire départemental du syndicat Alliance, que "le calme va sans doute revenir durant les quelques jours de la présence de la compagnie, mais que dès son départ, les règlements de compte vont reprendre".
C'est pourquoi l'élue de Rennes rappelle l'importance d'avoir plus de moyens policiers sur la durée, "parce que le deal, en réalité, c’est 365 jours sur 365. On a besoin d’effectifs policiers qui puissent intervenir. Aujourd’hui, des syndicats de police considèrent qu’il manque une centaine de postes sur Rennes."
Dans un long entretien, elle exprime également que la réponse policière "ne suffira pas". Elle doit être "accompagnée de moyens de renseignements, de justice, de l’ensemble des leviers qu’on peut activer pour lutter contre ce phénomène".