Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné un habitant de Louvigné-de-Bais en Ille-et-Vilaine à un an de prison ferme pour avoir violé trois de ses compagnes pendant leur sommeil.
Ce jeudi 14 septembre, un homme, originaire de Louvigné-de-Bais, en Ille-et-Vilaine, a comparu devant le tribunal correctionnel de Rennes pour viols sur trois de ses compagnes pendant leur sommeil. Les faits se sont déroulés dans sa commune ainsi qu'à Domfront dans l'Orne.
Le 12 février 2022, deux femmes se présentent à la gendarmerie de Châteaubourg pour dénoncer "le comportement de leur compagnon", "sa manière de s'occuper des enfants" et "son appétit sexuel débordant".
Leurs récits ont un point commun : "quand elles dorment, vous profitez de leur sommeil pour les pénétrer et continuez malgré leur refus exprès" résume la présidente du tribunal correctionnel de Rennes. Toutefois, elles n'ont "même pas eu conscience du caractère pénal des faits qu'elles décrivent spontanément" commente la magistrate.
"Quand on leur explique, l'une veut déposer plainte et l'autre prend le temps de la réflexion mais dépose plainte pour les menaces de violences subies lorsqu'elle a voulu mettre fin à la relation" détaille encore la présidente du tribunal.
"J'ai dû user de la force pour le repousser"
Cinq autres compagnes de cet homme ont elles aussi relaté le "harcèlement" subi au moment de leur séparation. Toutes n'ont pas accepté de venir déposer plainte. L'une d'elle a coupé court à l'appel des gendarmes lorsque ces derniers lui ont posé la question par téléphone d'éventuelles violences sexuelles.
Une autre a porté plainte après avoir subi "un cunnilingus" pendant qu'elle dormait : lorsqu'elle s'était réveillée, elle avait dû "faire usage de la force en appuyant sur sa tête pour le repousser". Le lendemain, le médecin qui l'examine relève "des lésions vaginales".
Alors qu'elle sortait de dix jours d'hospitalisation pour "un grave accident" et souffrait de "côtes cassées" et d'un "pneumothorax", une autre femme relate que cet ex-compagnon l'a pénétrée sans son consentement.
"Les victimes ont accepté de correctionnaliser, sinon c'était la cour d'assises" fait remarquer d'emblée la présidente du tribunal correctionnel au prévenu qui "pense avoir un comportement sexuel normal" et indique "ne pas avoir menti".
"Menteur et manipulateur"
En garde à vue, interrogé par les gendarmes sur la notion de consentement, il répond : "C'est être avec la personne, un accord avec la personne ? Je ne sais pas...". "Il était dans sa bulle" dira l'une de ses victimes.
Lors de l'audience, l'homme de 43 ans maintient ses dénégations, malgré la répétition et les points communs entre tous ces témoignages. Le psychiatre chargé de l'examiner souligne pour sa part "une dangerosité criminologique".
Cet homme "menteur et manipulateur", selon certaines de ses ex-compagnes, est toutefois "inséré socialement" et n'a "aucun antécédent judiciaire" ni "addiction".
La procureure de la République rappelle que le prévenu encourt "7 ans de prison pour ces faits graves. Il y a une pluralité de victimes, toutes présentes, qui ont subi des répercussions très graves" insiste-t-elle.
Inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles
La représentante du parquet de Rennes réclame également "une peine qui prend en compte que les faits sont anciens" et que l'homme est un "primo-délinquant". Elle demande en conséquence un an de prison ferme et deux avec sursis probatoire pendant trois ans.
"La charge de la preuve ne pèse pas sur le prévenu. Or, il a toujours contesté ces faits et peut difficilement prouver qu'il ne les a pas commis" remarque l'avocat du prévenu pour réclamer sa relaxe. Il estime aussi que ces femmes "ont un intérêt à reprocher des choses à monsieur".
Au final, le tribunal correctionnel de Rennes se range à l'avis de la procureure et reconnaît cet homme de 43 ans coupable de viols. Outre cette année de prison ferme - qui pourra être aménagée par un juge d'application des peines (JAP) - il aura obligation de se soigner, d'indemniser les victimes et interdiction de les contacter.
Le tribunal constate l'inscription du nom du prévenu au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et son inéligibilité pendant deux ans.
Sur le plan civil, il devra verser 3.000 euros à ses trois anciennes compagnes et prendre en charge leurs frais d'avocat.