Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, ce mercredi 15 mai 2024, un infirmier libéral de Châteaubourg (Ille-et-Vilaine) pour les "violences avec l'usage d'une arme" qu'il avait commises à Marpiré sur l'amant de sa compagne.
L'infirmier libéral de 51 ans reprochait à un coach sportif du pays de Vitré d'avoir "une relation" avec sa compagne : depuis quelques semaines, des "tensions" existaient entre les deux hommes. Lorsque le prévenu s'était réveillé le matin du 26 novembre 2022, il avait reçu "des SMS d'insultes" de la part de celui qu'il considérait comme "l'amant" de sa femme. Il avait dans un premier temps décidé de "tout effacer" et de ne pas y "faire plus attention" et était parti travailler.
Mais "l'amant" avait "insisté" et le père de famille avait fini par "monter en pression" sous les "noms d'oiseaux" proférés par son rival amoureux. Il avait donc pris la décision "d'aller le voir" chez lui, à Marpiré, pour "s'expliquer".
Reste que les deux hommes s'étaient finalement croisés sur la route, et le prévenu avait "mis sa grosse voiture" en travers du chemin de l'amant de sa femme. Ces deux-là en étaient donc venus aux mains : le quinquagénaire tenait en main "un bâton de bois", d'après ses dires, mais c'était plutôt "une batte de baseball" selon la victime.
Lire : L'assistante familiale ligotait une enfant aux barreaux de son lit : elle sera jugée en novembre
"Un regard de fou"
Et si l'infirmier libéral soutient ne pas avoir "utilisé" ledit "bâton", sa victime a malgré tout gardé des traces de leur altercation : le coach sportif l'accuse de l'avoir frappé avec cette arme "sur le flanc". Le médecin légiste lui avait d'ailleurs prescrit une interruption totale de travail de cinq jours.
"On est tous les deux montés en pression, on s'est insultés tous les deux", a lui-même convenu le père de famille victime des coups du prévenu, qui a affirmé à l'audience avoir été menacé d'être "shooté" quand il ferait "son jogging". "J'ai pris de vrais coups de batte, il avait un regard de fou et l'intention de faire mal, voire plus", a certifié la victime, qui a perdu "une grande partie de [s]a vie sociale" depuis les faits.
Le procureur de la République avait pour sa part déploré le "ton badin" du prévenu qui ne "sait pas ce qu'on fait là" et "veut passer à autre chose" mais dont on a "un peu de mal à comprendre" les faits alors qu'ils sont commis par "quelqu'un qui est dans le soin".
Finalement, ce père de famille a été condamné à cinq mois de prison avec sursis. Il aura aussi interdiction de porter une arme pendant cinq ans et d'entrer en contact avec la victime pendant trois ans. Cette condamnation ne figurera toutefois pas sur le bulletin n°2 de son casier judiciaire, comme l'avait réclamé son avocate, compte tenu de sa profession d'infirmier.
SG/CB (PressPepper)