Dans l'attente de son procès, un enseignant mis en examen pour viols depuis 5 ans, avait demandé à reprendre son travail à l'Université, comme l'y autorisait une décision de justice. Rennes 2 a préféré lui interdire provisoirement l'accès à ses locaux.
"Afin de garantir, autant que possible, un cadre de travail apaisé, dans le respect de la présomption d’innocence": C'est ainsi que la présidence de l'Université Rennes 2 explique la mesure d'interdiction d'accès à ses locaux prise la semaine dernière à l'encontre d'un professeur accusé de viols. S'appuyant sur les arguments de représentants du personnel, la direction de la faculté estime qu'un retour de l'enseignant à son poste de travail n'est pas envisageable.
Trois plaignantes
Depuis 2017, un enseignant du campus de Villejean est mis en examen pour des faits de viols dont auraient été victimes deux étudiantes et une professeure. Dans l'attente de son procès, il a demandé à reprendre son travail, en proposant un détachement dans une autre université. "Une demande que son employeur lui a aussi refusé" s'insurge son avocat, William Pineau.
L'attente d'un procès
L'instruction n'est pas terminée et la date d'un procès n'est pas fixée. "C'est fou mais c'est malheureusement la folie ordinaire dans laquelle fonctionne la justice" regrette l'avocat du professeur, qui souligne toutefois que l'instruction est forcément longue lorsqu'il s'agit de viols et de questions de consentement. Car c'est bien la version défendue par son client : les relations sexuelles étaient consenties.
Deux des trois plaignantes sont encore sur le campus
Dans sa décision du 20 mai 2022, la Cour d'appel de Rennes a ordonné le retour du professeur à un poste d'enseignant, afin de respecter "l'équilibre entre les nécessités de l'instruction, dont celle d'éviter toute pression sur les parties civiles, et la préservation des intérêts du mis en examen", qui inclut le droit à un travail.
Alors qu'il avait été suspendu par l'université, l'enseignant a ainsi été réintégré. Mais son employeur imagine difficilement son retour à son ancien poste à Rennes 2. Deux des trois plaignantes fréquentent toujours le campus de Villejean. Il a donc décidé de lui refuser l'accès à ses locaux. L’agent est placé en disponibilité et a retrouvé une partie de sa rémunération, un "demi-traitement".