Ce lundi 13 juin, en fin d’après-midi, un homme a été tué à l’arme blanche à Rennes. Dernier événement en date d’une longue et triste série de faits divers dans la capitale bretonne, réputée plutôt tranquille. Rennes est-elle rattrapée par les démons de notre société ? Philippe Astruc, procureur de la République, rappelle que la ville reste moins touchée que d’autres par la criminalité.
Hasard ou coïncidence ? Des faits de criminalité graves se sont enchaînés à Rennes ces derniers jours. Rodéo mortel à moto, coups de feu tirés dans un bus en plein centre, incendie d’une mosquée dont la piste criminelle est privilégiée, et meurtre ce lundi 13 juin, vers 18 heures, dans un quartier populaire du Nord-Est de la ville.
"Je ne voudrais pas qu’on puisse en déduire qu’il y a globalement une aggravation de la situation rennaise, s’est défendu Philippe Astruc, le procureur de la République, bien déterminé à lutter contre cette criminalité. Ce sont des faits qui n’ont pas de lien entre eux, qui répondent à des logiques très différentes Mais évidemment, je suis frappé, comme tous les Rennais, par cette succession très rapide, qui ne peut qu’émouvoir et qui me mobilise."
Philippe Astruc a saisi la police judiciaire sur toutes ces affaires. Il est bien déterminé à élucider les faits, trouver les auteurs et les traduire en justice.
Meurtre à Maurepas : une enquête ouverte
Dans le cas le plus récent de l’agression au couteau dans le quartier de Maurepas, ce lundi 13 juin à 18 h, une enquête a été ouverte pour "homicide volontaire et tentative d'homicide volontaire".
Un jeune homme a été tué, une deuxième victime a été plus légèrement blessée. "J’ai ordonné une autopsie qui a lieu cet après-midi, a précisé le procureur de la République. Nous étudions les liens éventuels avec d’autres affaires".
Cet homicide en plein jour peut faire penser à un règlement de compte lié au trafic de stupéfiants présent dans ce quartier sensible de Rennes.
Sur ce point, le procureur de la République appelle à la prudence, l’enquête ne fait que commencer.
Les enquêteurs de la protection judiciaire de Rennes vont devoir identifier le lieu précis des faits, quant à l’arme et aux agresseurs, ils étaient sans doute plusieurs, ils sont actuellement recherchés.
"Nous voulons comprendre les raisons de ce passage à l’acte, insiste Philippe Astruc. Je comprends l’émotion des gens du quartier de Maurepas".
Un recours beaucoup plus rapide aux armes
Rennes n’est pas isolée, la ville subit les évolutions de la société. Pourtant, le procureur de la République rappelle que la capitale bretonne est plutôt plus favorable qu’ailleurs.
Je pense que la situation de Rennes reste plus favorable que celle d’agglomérations comparables en France. Mais il y a un recours beaucoup plus rapide à l’usage d’armes, que ce soit un couteau ou une arme à feu, à Rennes comme dans notre société
Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes