Magali Blandin a été tuée en février 2021. Son mari avait reconnu son meurtre. Il était depuis écroué à la prison de Vezin-le-Coquet près de Rennes et s'est suicidé dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre.
Le mari de Magali Blandin âgé de 45 ans, qui avait reconnu le meurtre de son épouse près de Rennes en février dernier, s'est suicidé en prison, a-t-on appris ce lundi. Ecroué à Vezin-le-Coquet près de Rennes, et selon nos informations, ce sont les surveillants qui l'ont découvert lors d'une ronde à 3 h 55 du matin, pendu à la fenêtre de sa cellule, ce que confirme le procureur de la République.
En grève de la faim
En détention provisoire depuis le 21 mars, il avait entamé une grève de la faim le 13 octobre, précise le procureur. "Il a été retrouvé, sur une table de sa cellule, une lettre d'adieux ainsi qu'un feuillet manuscrit intitulé "testament", a-t-il ajouté.
Il a pris une décision, il n'avait pas d'avenir
"Les mots me manquent face à tant de gâchis", a réagi l'avocat de Jérôme Gaillard, Maître Jean-Guillaume Le Mintier. "J'ai appris la nouvelle par la presse et j'espère que les enfants ne vont pas le savoir comme ça", souligne-t-il. Il explique avoir alerté l'administration pénitentaire au début de l'incarcération de son client il y a 7 mois. Ce dernier avait d'abord été placé quelques temps à l'isolement avant d'être transféré dans un autre quartier avec des détenus de droit commun. "J'avais exprimé un avis défavorable à ce sujet. Il exprimait des idées noires".
La détention a permis à Jérôme Gaillard de faire face à son crime ce qui a provoqué une décompensation psychique
Selon lui, cette grève de la faim avait été entamée par Jérôme Gaillard pour pouvoir voir ses enfants, "sa raison de vivre" confiés aux services sociaux. "La dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, il pleurait face à ce champ de ruines qu'il laissait derrière lui et qu'il voulait tenter de réparer en vain", a poursuivi l'avocat.
Un complot familial
Magali Blandin, 42 ans avait été portée disparue en février dernier. Après un mois de recherche son corps avait été retrouvée à Boisgervilly. Le corps avait été localisé sur l'indication de son mari, qui avait avoué l'avoir tuée sur fond d'un rocambolesque "complot criminel" impliquant des tueurs géorgiens. L'enquête mènera donc à son époux mais aussi aux parents de ce dernier, deux septuagénaires. Ils ont été mis en examen pour tentative de meurtre par conjoint et complicité de meurtre par conjoint.
Lors d'une récente confrontation avec leur fils, ils ont reconnu l'avoir aidé dans son projet criminel. Le père aurait notamment servi d'alibi.
L'avocate de Monique Gaillard a exprimé ce lundi à l'AFP la douleur de sa cliente suite au suicide de son deuxième fils. Il y a 10 ans, leur autre fils s'était aussi donné la mort. "Monique Gaillard s'était obligée à soutenir l'insoutenable pour ne pas avoir à revivre la mort d'un enfant", a commenté Maître Gwendoline Tenier. "Rien ne justifiera jamais l'acte de Jérôme Gaillard, mais celle qui a fait le choix de rendre la vérité à ce drame familial, subit aujourd'hui, du fond de sa cellule, la pire punition qu'il soit donné de vivre à une mère. Elle perd son deuxième et dernier fils".
Trois Géorgiens dont une femme, auteurs présumés d'une tentative d'extorsion de fonds auprès de Jérôme Gaillard, ont également été mis en examen pour tentative d'extorsion en bande organisée. Ils détenaient un enregistrement dans lequel le mari déclarait son intention de tuer sa femme.
Jérôme Gaillard avait donné 20 000 euros aux Géorgiens, qui l'ont "escroqué", avant d'"agir seul", avait indiqué le procureur de Rennes.