Pierre Breteau pour le Modem se lance dans la bataille des municipales à Rennes. Pour la mairie comme la présidence de la Métropole. Il se présente comme le candidat de l’alternance et d’un très large rassemblement. Alors que le ou la candidate LREM n’a pas encore été investi.
Ce vendredi Midi, pierre Breteau a donné rendez vous à la presse à la Brasserie de la Paix. Située au cœur de Rennes, le lieu est on ne peut plus central.
Faut-il y voir un symbole ? En tous cas, le maire de Saint-Grégoire et vice-président de Rennes Métropole annonce la couleur : "j’appelle très solennellement à un très large rassemblement pour Rennes et sa Métropole, je veux rassembler les différentes sensibilités politiques mais aussi les déçus de la majorité socialiste et les verts".
Une candidature naturelle
Cette double candidature à la mairie de Rennes et à la présidence de la Métropole très "centrée" n’est pas une surprise.
Depuis plusieurs semaines, des signes ne trompaient pas. Pour les Européennes, le conseiller régional avait appelé à voter pour la liste LREM. Dans la foulée, il a adhéré au Modem, après avoir quitté deux ans auparavant l’UDI. A Droite et au centre, un boulevard s’est également ouvert.
Le nom de pierre Breteau était régulièrement cité par des conseillers municipaux centristes. Et puis surtout l’actuel chef de file de l’opposition municipale, Bertrand Plouvier (LR) a choisi de ne pas se représenter aux prochaines municipales .
La question du leadership
Mais il y a un hic. Pierre Breteau, désigné officiellement chef de file MODEM , est donc un candidat estampillé "majorité présidentielle". Alors que la République en Marche n’a pas encore officiellement désigné son candidat.
En avril dernier, la référente LREM 35, Carole Gandon, a officiellement fait acte de candidature à la candidature. Elle lançait par la même occasion une consultation auprès des rennais, qui doit servir de base pour un programme.
Nourrissant des ambitions au plan local, renoncera-t-elle à la course ? Acceptera-t-elle un ticket avec le candidat Modem ?
Une chose est sûr, Pierre Breteau marche sur des œufs et ne ferme aucune porte. "Beaucoup de talents peuvent conduire ce rassemblement. Je peux en être le leader, l’animateur ou le contributeur..Je ne serai en aucun cas l’artisan de la division" précise t-il .
Une manière aussi de calmer certaines réticences. La dernière en date celle du maire LREM de Bruz (35) Auguste Louapre pas vraiment ravi qu’un candidat à la mairie de Rennes soit aussi candidat à la présidence de la Métropole
Un pari risqué
Reste que la bataille de 2020 est loin d’être gagnée pour le chef de file du Modem. Il a les qualités de ses défauts et les défauts de ses qualités. Il peut incarner la nouveauté mais souffre d’un déficit de notoriété à Rennes.
Au niveau de la Métropole, il incarne l’opposition: il pourrait profiter du prochain retrait de la vie politique de l’actuel président PS Emmanuel Couet, et peut compter sur un réseau forgé au sein de l’association des maires d’Ille et Vilaine, dont il est le président .
Même si sa désormais "double ambition" pourrait refroidir certains maires de petites communes.
J’ai pris la décision de ne pas être candidat en 2020 et de quitter la vie politique à l’issue de ce mandat. Après 20 ans d’engagement, le moment est venu de passer le témoin.
— Emmanuel Couet (@ecouet) 15 juin 2019
Retrouvez mon interview à @OuestFrance ? https://t.co/M09Ou0LKjJ pic.twitter.com/71YHw151fR
Sur le plan électoral, plusieurs inconnues existent. Les écologistes, 2ème force politique rennaise au soir des européennes, reconduiront ils une alliance avec la municipalité sortante socialiste?
Les Rennais ont-ils vraiment envie d’alternance ? Prime est souvent donnée aux maires sortant(e)s. Nathalie Appéré aura à cœur de valoriser son bilan.
Elle a été élue deuxième meilleure maire du monde en février dernier. Dotée de bons équipements, la capitale Bretonne est bien installée dans le top 6 des villes les plus dynamiques de France.
Implanté dans sa commune de Saint-Grégoire où il pouvait miser sur une tranquille réélection , Pierre Breteau peut tout perdre en mars prochain. Hormis une vie professionnelle bien remplie au sein d'un grand cabinet d'audit.
Mais comme l’écrivait si bien dans le Cid, un autre pierre, Corneille, celui là : "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire."