Suite aux différents affrontements liés au trafic de drogue dans le quartier rennais de Maurepas, le procureur de la République de Rennes indique ce vendredi 6 décembre, que 10 suspects ont été interpellés. 6 ont été placés en détention provisoire. Des armes et des munitions ont aussi été saisies. Le point sur l'enquête de la police judiciaire d'Ille-et-Vilaine, menée avec le soutien du RAID et de la BRI nationale.
Depuis cet été, de nombreux événements violents ont éclaté dans le quartier Maurepas de Rennes. Des coups de feux ont été échangés, des affrontements entre groupes de jeunes armés et aux visages dissimulés... Des règlements de compte parfois sanglants directement liés au trafic de drogue et plus précisément au contrôle d'un point de deal.
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De fortes suspicions planaient, le procureur de la République en est aujourd'hui convaincu : "Du mois de juillet au mois de septembre 2024, plusieurs tirs à l’arme à feu se sont produits dans le quartier de Maurepas (QRR) à Rennes. Ce quartier concentrait ainsi une série de faits graves, manifestations dépourvues d’ambiguïté d’un conflit de territoire pour le contrôle d’un point de deal."
#ContreLesTrafics | Entre juillet et septembre, le quartier #Maurepas à #Rennes était le théâtre de fusillades liées à un point de deal. Une enquête de la #PoliceJudiciaire du (35), avec le soutien du RAID et de la BRI nationale, a conduit à l’interpellation de 10 suspects pour… pic.twitter.com/hs8dwFOtxY
— Police nationale (@PoliceNationale) December 6, 2024
Tous ces faits violents, ainsi que les découvertes d’armes et de munitions ont été rassemblés dans une même procédure diligentée par le service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) d'Ille-et-Vilaine, sous l’autorité du Parquet de Rennes, explique Frédéric Teillet dans un communiqué transmis à la presse.
"Une douzaine de mis en cause impliqués dans les fusillades"
Un travail de fourmi a été mené. Un travail particulièrement compliqué étant donné les tensions régnant dans le quartier. Le procureur de la République parle de "complexes investigations, notamment de police technique et scientifique". Il a permis l'interpellation récente d' "une douzaine de mis en cause impliqués dans les fusillades".
À partir du lundi 2 décembre 2024 détaille Frédéric Teillet : "Des interpellations ont été menées avec l’aide du RAID et de la BRI nationale, et l’assistance de l’Unité d’Investigation Nationale projetée depuis Nanterre pour épauler les enquêteurs territoriaux dans un collaboration inédite avec la brigade criminelle de la Division de la criminalité organisée et spécialisée du SIPJ 35 sous l’autorité du procureur de Rennes."
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Certains des individus mis en cause, déjà détenus dans d’autres dossiers, ont d'après le procueur de la République, été "extraits de leurs lieux de détention pour être également placés en détention".
Au total, dix des personnes mises en causes ont été entendues sous le régime de la garde à vue. "La plupart d’entre eux ont nié les faits ou fait valoir leur droit au silence devant les enquêteurs. Âgés de 21 à 59 ans, ils sont principalement domiciliés à Rennes ou aux alentours. Tous sont connus de le police et de la justice et ont déjà été condamnés."
Association de malfaiteurs et détention d'armes
Huit d’entre eux ont été déférés au tribunal de Rennes le 5 décembre 2024 sur décision du parquet de Rennes. Ils seront poursuivis devant le tribunal correctionnel en février 2025, "pour des faits d’association de malfaiteurs pour la commission d’un délit puni de 10 ans de prison, en l’occurrence le trafic de stupéfiants, et détention d’armes de catégorie A et B, fait commis entre la fin juillet et la fin septembre 2024" précise le communiqué.
D'ici février et cette audience, le parquet a demandé que ces huit suspects soient placés en détention provisoire. Ce ne sera le cas que de six d'entre eux : "Le juge des libertés et de la détention en a placé six en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire, ce dont le parquet a fait appel pour l’un des deux" détaille Frédéric Teillet, le procureur de la République de Rennes.
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Outre ce placement en détention, cette affaire a permis de saisir des armes et des munitions : "Quatre pistolets-mitrailleurs, quatre armes de poing, trois gilets pare-balles, plus de 200 cartouches (calibres 12, 9 mm et 7,65 mm) et la découverte de deux véhicules volés" termine le communiqué.