"On le traitait de gros pédé parce qu'il faisait du cheval". Après quatre ans de harcèlement, Christopher s'est suicidé

Des mots, des insultes, des coups qui blessent et qui peuvent tuer. Un enfant harcelé sur quatre a déjà pensé au suicide. Le 17 avril 2017, Christopher Fallais a été retrouvé pendu à l'escalier de son domicile, il avait 16 ans. Sa mère, Sandrine, témoigne de son combat quotidien.
 

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Chaque année, des milliers d'élèves sont victimes en France de harcèlement scolaire. Des mots, des insultes, parfois tellement blessants que des enfants en arrivent à se suicider.

Ce fut le cas de Christopher Fallais, retrouvé pendu chez lui, en avril 2017. Depuis, sa mère, Sandrine, mène un combat au sein d'une association qu'elle a créé, Marcel ment.

"Nous avons appris plus tard que Christopher avait subi du harcèlement scolaire, et ça pendant quatre ans" témoigne Sandrine. "Avec des insultes. On le traitait de gros, de gras, de pédé parce qu'il faisait du cheval".
 

Christopher n' a jamais parlé, ni personne de l'école


Au collège privé de Janzé près de Rennes. l'enfer a duré quatre ans. Quatre ans d'insultes dont il a mis un terme à son domicile. Seul, sans en parler à ses parents. 

"Christopher redoutait qu'on le voit comme un faible"estime Sandrine Fallais, qui essaie de comprendre comment avec son mari ils ont pu passer à côté de cela.

Pour Sandrine Fallais, "beaucoup d'élèves savaient que Christopher était harcelé, une élève nous a écrit pour nous dire qu'il était tout le temps seul au collège, que l'on se moquait de lui". Selon elle, certains professeurs et la direction de cet établissement de Janzé avaient connaissance du harcèlement: Mais "ils ne voulaient pas faire de vague."  

 

 A la maison, c'était un jeune qui avait un très fort caractère, qui s'affirmait. Par contre au collège il se faisait insulter et il ne disait rien. Il n'en parlait ni à ses amis, ni à la maison. Jamais.

Sandrine Fallais


Sandrine et son mari ont cru que les changements de leur enfant étaient dûs à l'adolescence. Mais la cause en était le harcelement. Sandrine l'exprime, "les ados ne vont pas dire, je me suis fait harceler."
 

Des signaux invisibles


La plupart du temps, les enfants victimes de harcèlement envoient des signaux que les parents ne voient pas. "Cela peut être physiquement avec des gros mal de ventre, des maux de tête, ou encore, un caractère explosif à la maison".

 

Il n'y a pas un enfant type, tous le monde peut devenir harceleur et harcelé. Dans une classe, il peut y avoir, un ou deux harceleurs, plusieurs harcelés et tous les autres jeunes qui sont autour et qui regardent.


Le harcèlement est un délit puni par la loi du 4 aout 2014, passible d'une peine allant de 6 à 18 mois de prison suivant l'âge de la victime et du harceleur mais la plupart des plaintes sont classées sans suite.

Après le décès de son fils, Sandrine a fondé une association avec d'autres parents de victime "Marcel ment" pour lutter contre cette violence, pour aider les jeunes à parler, et les accompagner ainsi que leurs parents.

Une page Instagram "bonjour omi" a également été mise en place pour redonner du sourire aux victimes.
 
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Enlever du stress, rendre le sourire, le combat de Sandrine pour aider les enfants victime de harcèlement se vit au jour le jour. Pour la mémoire de son fils elle ira jusqu'au bout.

Émue, Sandrine conclut: "On aimerait que ça s'arrête, qu'il n'y ait pas d'autres Christopher."  

Un numéro vert 3020

Pour dire "Non au harcèlement" un numéro vert existe, c'est le 3020. Selon un rapport de l'Unicef France de 2011 , 12% des élèves du primaire, 10% des élèves au collège, et 4% au lycée sont victimes de harcèlement scolaire. Cela ferait au moins 700 000 élèves en France victimes de harcèlement.

 
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