Police municipale à Rennes. Le bras de fer se poursuit avec la mairie

Les policiers municipaux de Rennes veulent une arme! Ils ont manifesté ce mardi 8 octobre pour faire passer le message à la mairie. Ils croisent de plus en plus de gens armés lors de leurs contrôles et se sentent plus exposés. La grève concernait aussi leurs salaires. Après une rencontre avec les élus et des propositions insuffisantes selon eux, les policiers ont décidé de poursuivre le mouvement.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Leur colère ne faiblit pas. Les policiers municipaux ont manifesté ce mardi 8 octobre devant l'hôtel de Rennes métropole. La moitié des effectifs, soit une cinquantaine de personnes, se sont mobilisés. Dans leur collimateur, les salaires. Mais les grévistes, face à l'explosion de la violence liée au narcotrafic dans la ville, revendiquent aussi et surtout le port d'une arme de poing
Plusieurs fusillades ont éclaté à Rennes ces deux dernières semaines, dans les quartiers mais aussi en centre-ville ce dimanche 6 octobre. Les policiers municipaux se sentent très exposés et ne peuvent pas, selon eux, a assumer leur mission de maintien de l'ordre. 

Des policiers grévistes se confient, anonymement

Fait rare, des policiers ont accepté de se confier à des journalistes. 

"Un jour, raconte l'un, dans le centre-ville, on est en patrouille et on croise un individu dans un parc. Il consomme des produits stupéfiants. Lors de la palpation, mon collègue me crie "arme!" On commence à vouloir interpeller l'individu qui ne se laisse pas faire. On réussit à le menotter et on découvre sur lui un neuf millimètres. Sur le coup, on ne sait pas s'il est factice ou pas. On a juste un neuf millimètres. On le ramène au commissariat. Il regarde mon ceinturon et me dit clairement : en fait, vous n'avez pas d'arme létale. Je lui réponds non. Il me dit : "si j'avais su, je vous aurais tiré dessus". 

On le ramène au commissariat. Il regarde mon ceinturon et me dit clairement : en fait, vous n'avez pas d'arme létale. Je lui réponds non. Il me dit : "si j'avais su, je vous aurais tiré dessus. 

Un policier municipal

Le témoignage fait froid dans le dos. Les policiers municipaux rennais se sentent vulnérables. 

Un sentiment d'impuissance

Un autre policier essaie d'expliquer le contexte dans lequel ils évoluent, tout en livrant une autre anecdote assez effrayante. 

"Aujourd'hui, confie-t-il, on est systématiquement appelés en tant que primo intervenants. Pourquoi? Parce que la police nationale ne peut pas gérer ces interventions. Donc forcément ils les délèguent à qui? A nous.... Récemment, à Maurepas, il y a eu des coups de feu, des coups de feu près d'une école qui ont failli faire des morts et la police municipale était primo intervenante, pour confiner les élèves. Donc comment voulez-vous, aujourd'hui, protéger les citoyens si nous-mêmes on ne peut pas se protéger?"

Récemment, à Maurepas, il y a eu des coups de feu, des coups de feu près d'une école qui ont failli faire des morts et la police municipale était primo-intervenante, pour confiner les élèves. Donc comment voulez-vous, aujourd'hui, protéger les citoyens si nous mêmes on ne peut pas se protéger?

Un policier municipal

La mairie ne lâche rien sur l'armement, les policiers prévoient de nouvelles actions sociales

En début d'après-midi, ce mardi 8 octobre, une réunion a eu lieu à l'hôtel de Rennes métropole. La collectivité a proposé une augmentation de 60 à 100 euros (selon l'ancienneté) par mois, sur deux ans. "Ces propositions sont insuffisantes, a déclaré Jérôme Jourdan, secrétaire du syndicat Force Ouvrière. On réclame 150 euros par mois. Les jardiniers et agents dans les piscines dans les quartiers prioritaires ont obtenu 150 euros par mois. C'est ce que nous réclamons". 

Déception aussi pour eux sur la question de la dotation d'armes, puisqu'aucune avancée n'a été enregistrée. Jérôme Jourdan parle de "déni sur la dégradation de la sécurité dans la ville de Rennes".

En conséquence, les syndicats prévoient de nouvelles actions dans les prochains jours. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
choisir un sujet
en region
choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information