Après une année record en 2022, les ventes immobilières en Bretagne connaissent une chute significative dans le 2ème trimestre 2023, de 24% en moyenne. Et même si les prix continuent d'augmenter, certains signes révèlent qu'ils pourraient bientôt baisser sur l'ensemble de la région. Explications.
Après une année 2022 record pour les ventes immobilières, l'année 2023 est à la baisse en Bretagne. Entre le deuxième trimestre 2022 et celui de 2023, on constate, d'après Nicolas Bosquet, délégué à la communication du Conseil régional des notaires, "une baisse globale de 24% du nombre de ventes de bien immobiliers sur le marché".
"L'année 2022 a été anormale, on a jamais vendu autant de biens qu'en 2022", exprime le délégué des Côtes-d'Armor. Ce n'est donc pas, selon lui, une surprise que 2023 soit en baisse.
Vers une baisse des prix ?
Question prix, selon Nicolas Bosquet, on constate toujours "une hausse dans pas mal de secteurs" sur la même période. En revanche, des indices montrent, d'après le notaire, que les prix pourraient baisser dans les mois à venir.
"Dans les secteurs de Nantes et de Rennes, c'est la première fois qu'on a des signes indicatifs qui montrent qu'on a des amorces de baisses de prix", révèle-t-il. "On a des promesses de ventes où les baisses apparaissent de manière très nette".
Un présage qui s'appuierait sur un schéma habituel. En général, d'après le professionnel, "quand ça commence à baisser dans les métropoles, les prix s'alignent et baissent ailleurs dans la région".
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces baisses. Pour acheter un bien, il paraît naturel qu'il faille disposer d'un apport personnel important. Seulement, "les taux ont été multipliés par quatre", et tout le monde n'est pas forcément en mesure de s'adapter.
Les promoteurs ont réalisé des constructions pour des coûts très importants, et aujourd'hui, ils ne peuvent plus se permettre de baisser leurs prix
Nicolas BosquetDélégué à la communication du Conseil régional des notaires
Par ailleurs, le secteur des appartements mal isolés et énergivores "se porte beaucoup moins bien, car il va y avoir des obligations de travaux à faire", explique Nicolas Bosquet.
En ce qui concerne le marché du neuf, les ventes sont également en baisse. "Les promoteurs ont réalisé des constructions pour des coûts très importants, et aujourd'hui, ils ne peuvent plus se permettre de baisser leurs prix", témoigne-t-il.
Prix contrastés sur le littoral
Sur le littoral, les ventes se réalisent dans des prix contrastés. "Sur le littoral, ce sont les biens les plus chers et les moins chers qui se vendent le plus. Le milieu du marché a plus de mal à se vendre car, pour les biens qui se situent dans un entre-deux, les gens ont besoin de prêts, contrairement à ceux qui n'en ont pas forcément besoin pour acheter les biens les plus gros et les plus petits".
Pour Nicolas Bosquet, il est nécessaire de prendre en compte le caractère exceptionnel des ventes de 2022. "Il faut avoir conscience que les volumes baissent car on parle de volumes qui étaient extraordinaires l'année précédente. Même si on est sur une baisse des ventes, on n'est pas à l'arrêt", insiste-t-il.
Même si les taux sont forts, "beaucoup de gens cherchent toujours à se loger", souligne le notaire.