Procès du meurtre de Lucie Beydon : l'accusé condamné à 30 ans de réclusion dont 18 ans de sûreté

Ce jeudi 23 novembre, la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine a condamné Nicolas Le Bouch à 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 18 ans, pour le meurtre et la tentative de viol de Lucie Beydon, une étudiante de 20 ans, en septembre 2004 à Rennes.

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La peine a été assortie d'une obligation de soins. Le verdict a été en dessous des réquisitions de l'avocat général de ce jeudi matin. Ce dernier avait requis une peine de réclusion à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 20 ans, la peine maximale pour un meurte accompagné d'une tentative de viol.


A l'énoncé du verdict, Nicolas Le Bouch est resté de marbre. Il regardait le président de la cour mais n'a pas réagi, comme depuis le début de son procès. Son avocat, Olivier Pacheu, a dit accepter la peine "lourde" de 30 ans mais une peine qui a "un temps", l'important pour lui étant d'éviter la réclusion à perpétuité. Son client "ne devrait vraisemblablement pas faire appel de sa condamnation".

Maître Olivier Pacheu, avocat de Nicolas Le Bouch / Reportage : S. Salliou - T. Bouilly

Les proches de la victime n'ont pas souhaité réagir devant la presse même par la voix de leur avocate. Lors du procès, ils avaient indiqué leur souhait de "voir l'accusé mis hors d'état de nuire".

La tentative de viol, au coeur de ces trois jours de procès

Martial Guillois, l'avocat général, était convaincu de la tentative de viol : "Nicolas Le Bouch est un meurtrier et il a voulu avoir une relation sexuelle avec la victime. J'en suis persuadé", avait il lancé lors de son réquisitoire.


Tout au long de ces trois jours de procès, la défense avait plaidé de son coté le fait que "la tentative de viol n'était pas établie". L'accusé, 40 ans, avait reconnu seulement le meurtre de la jeune fille mais nié toute tentative de viol. 

Interrogé une dernière fois ce jeudi après-midi, l'accusé avait reconnu attendre la peine qu'il méritait : "la seule chose qui est possible, c'est que je paie pour mes actes aujourd'hui".


25 coups de couteau

Lucie Beydon, 20 ans, avait été retrouvée morte le 5 septembre 2004 dans son studio du centre de Rennes, pantalon baissé et poitrine apparente. L'étudiante brestoise avait été frappée de plus de 25 coups de couteau.

Ce n'est qu'en juillet 2014 que des analyses ADN sur plusieurs objets avaient permis d'élucider le crime, menant à Nicolas Le Bouch. Àgé de 27 ans à l'époque des faits, il travaillait dans une pizzeria à moins de cent mètres du studio de la victime. Il avait été entendu lors de l'enquête mais pas été inquiété malgré de lourds antécédents. Au moment des faits, il était déjà mis en examen pour 29 exhibitions sexuelles et deux agressions sexuelles commises entre septembre 2000 et décembre 2002. Des faits qui lui vaudront une peine de prison, un mois seulement après la mort de la victime.

Au premier jour du procès, Nicolas Le Bouch a indiqué avoir sonné à la porte de la victime pour se masturber devant elle, son sexe en érection dans une main et un couteau dans l'autre. Fortement alcoolisé, "très excité" par le visionnage précédent d'un film pornographique, il aurait frappé la victime d'un coup de couteau alors qu'elle tentait de le repousser.

Lors de l'audience, ces déclarations ont été contredites par les experts et certains éléments matériels. Les vêtements de la victime n'étaient ainsi pas transpercés, ce qui laisse penser qu'elle avait été dénudée avant d'être tuée. Des plaies de défense et une tentative d'égorgement indiquent qu'une violente lutte l'avait opposée à son agresseur.


Confondu grâce au progrès des analyses ADN

Le meurtrier avait ensuite pris soin d'enlever des coussins tâchés de sang de l'appartement. La séquence ADN prélevée à l'époque sur les coussins retrouvés peu après le meurtre, était incomplète et n'avait pas permis de confondre le meurtrier en 2004. Les avancées technologiques en matière d'analyses ADN avaient réussi à le mettre en cause 10 ans plus tard.

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