L’Église catholique attire de moins en moins. Le nombre de fidèles pratiquants diminue mais le nombre de prêtres volontaires aussi. Une crise de l'engagement, à laquelle les diocèses tentent de répondre en recourant par exemple à des prêtres étrangers, des diacres et des "laïcs" engagés.
Depuis plusieurs décennies déjà, l'Église catholique doit faire face à la baisse continue du nombre de prêtres et de fidèles. Les chiffres sont éloquents.
Rien qu'en 22 ans, le nombre de prêtres a baissé en France de près de 50%, passant selon la Conférence des évâques de France de 28.694 en 1995 à 14.786 en 2017. Une tendance qui n'éparge pas la Bretagne et les Pays de la Loire.
Des fidèles en quête de sens
Une baisse du nombre de prêtres qui va de pair avec la chute du nombre de fidèles sur les bancs. Cela se voit tous les dimanches, les églises se vident. À l'exception de la traditionnelle messe de Noël, les cérémonies séduisent toujours moins de pratiquants.
La religion s'écroule en ce moment en France ! Moi ça me désole ! Alain et Marie-Anne
C'est sûr qu'avec tout ce qui se passe dans la religion catholique en ce moment, forcément cela a des conséquences sur les pratiquants. Corentin
Je pense que l'église catholique ne répond pas aux questions des jeunes sur certains sujets d'actualité. Mélissa
Éclaboussée par les scandales de pédophilie notamment, l'Eglise catholique n'inspire plus autant confiance. Les fidèles doutent. Certains s'en éloignent aussi par manque de réponses : "L'environnement, le mariage des prêtres..., l'Eglise catholique ne répond pas toujours à nos questions" explique Mélissa.
71 séminaristes dans l'Ouest
Des jeunes, pourtant, continuent d'y croire. C'est le cas d'Hubert, étudiant au séminaire St-Yves de Rennes. Au total, ils sont comme lui, 71 cette année en Bretagne et Pays de la Loire : 29 au séminaire Saint-Yves de Rennes, 42 au séminaire Saint-Jean de Nantes.
Après une année de "fondation spirituelle" à la Maison Cahrles de Foucauld, ces jeunes âgés de 18 à 45 ans environs, vont passer au moins six ans à étudier la philosophie et la théologie, dans le but de devenir prêtre. Une vocation, qu'Hubert a d'abord refoulée.
J'ai eu le premier appel à 16 ans et clairement c'était non. En revanche à 21 ans, après un long discernement, j'ai choisi Dieu, depuis je n'ai jamais été aussi en paix et heureux. Hubert Rim, séminariste en 3ème année (27 ans)
Le recours à des prêtres étrangers
L'Église catholique tente de pallier le manque d'encadrement des églises, en confiant des paroisses à des prêtres étrangers. Venus d'Afrique, d'Europe de l'Est ou encore d'Haïti, on en compte 40 sur les 260 rien que dans le docièse de Rennes.
On a des prêtres qui viennenten effet d'autres pays, ce qui permet de pallier la baisse du nombre de prêtres. Mais cette crise des vocations pose d'autres questions. Elle oblige à des restructurations. Il faut repenser l'Église. Cela peut avoir des effets positifs notamment pour "déverouiller" des paroisses scélorées. Père Erwan Barraud, responsable du service des vocations dans le diocèse de Rennes
Les diacres au secours de l'Église
L'Église essaie donc de se moderniser. C'est un des objectifs des "vocabox" qui circulent depuis le printemps derniers dans les paroisses de Rennes. Clé USB, saccoche... le but de ces outils accessibles est de créer l'échange, la discussion et la réflexion au sein des familles.
Autre solution pour pallier le manque de prêtres : confier certaines tâches, à des diacres ou des "laïcs", des personnes baptisées à qui l'évêque confie des missions.
Le diacre est marié ou célibataire. Après un temps de formation, il est ordonné par l'évèque de son diocèse et peut célébrer des baptèmes, des mariages, ou même tenir une église de manière permanente.
Le Concile Vatican II, en 1963, a rétabli le diaconat en tant que ministère exercé de manière permanente. Ordonné pour la vie, le diacre permanent reçoit des missions particulières données pour un temps et révisables.
À leurs côtés, les élaïcs en missions" sont des personnes, mariées ou célibatires elles aussi, qui donnent de leur temps (comme bénévole ou salarié) pour aider l'Église catholique.
J'ai accepté cette mission et c'est une joie à servir l'église et à m'occuper des étudiants. Anne Ruault, aumônier des étudiants
Salariée à mi-temps, Anne Ruault est également maman, et mariée à un diacre, travaille ainsi de concert avec quatre prêtres.
Avec les diacres, nous sommes complémentaire, et sous l'impulsion du Pape François, nous construisons cette communauté ensemble. Père Nicolas Guillou
Plus généralement, l'Église catholique est donc "en quête" de changements, dans ses façons de faire, de célébrer et de vivre au quotidien.