Quatre-vingts migrants, adultes et enfants, sont installés depuis début juin 2023 sous des tentes, dans le parc des Gayeulles à Rennes, faute d'hébergement. Une situation précaire encore plus difficile à cause du mauvais temps.
Une nouvelle fois l'été, le parc des Gayeulles de Rennes devient le refuge précaire de familles de migrants, dont une majorité de personnes d’origine géorgienne et albanaise.
Et à nouveau, les associations se mobilisent pour leur venir en aide. Faute de toit, c'est sous des tentes qu'ils vivent, loin de nombreux regards. Mais en ce début août, la situation devient préoccupante. Dans l’urgence, ces derniers jours, des bâches ont été installées au-dessus des tentes pour les protéger. Mais sur le campement, l’eau, le vent et le froid s’engouffrent partout.
Avec la météo, ça n'aide pas. Ils sont fatigués. Même avec des bâches au-dessus des tentes, l'eau rentre partout. Les couvertures et les vêtements sont mouillés et impossible de les faire sécher.
Marie Chapelle,Coordinatrice Utopia 56
La jeune Oltéa, albanaise, ajoute : "Nous avons peur la nuit avec le vent que des branches d'arbres tombent et que l'eau rentre dans notre tente." Il y a quelques jours, le mari d’Arifé a lui, été hospitalisé, l’humidité a aggravé son asthme et ses problèmes cardiaques. "J'ai juste besoin d'une chambre pour mon mari " dit-elle, en implorant la mairie.
Pas de place au 115
Le campement s’est installé il y a deux mois, à la fin de la trêve hivernale. Faute de solution d’hébergement au 115 ou dans les centres de demandeurs d’asile, certaines familles vivent là depuis. Marie Chapelle constate : "Il y a une grande précarité. Il ne faut pas transmettre son stress, il faut aller loin pour trouver de la nourriture auprès des associations caritatives. Et puis, ils attendent surtout les conclusions des procédures pour savoir ce qu'ils vont devenir."
Ce soir au campement, ils sont 80 dont une trentaine d’enfants. Et ce sont souvent eux qui aident les grands à tromper les peurs et les angoisses. Devant sa tente, Torniké répète ses pas : le petit Géorgien rêve de devenir danseur. Un peu d'espoir pour ses congénères.