Une personne retenue au Centre de rétention administrative (CRA) de Rennes est décédée à l'hôpital une semaine après avoir tenté de mettre fin à ses jours, a-t-on appris ce lundi auprès de la préfecture d'Ille-et-Vilaine.
"Une personne retenue au CRA de Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes a tenté de mettre fin à ses jours par pendaison le 19 décembre et a été transportée au CHU de Pontchaillou où elle est décédée le 27", a indiqué à l'AFP la préfecture.
Selon l'association de défense des migrants la Cimade, il s'agit "d'un Roumain de 35 ans qui avait été enfermé dans l'après-midi du 18 décembre après avoir été interpellé un ou deux jours avant".
"Nous savons qu'il avait exprimé une détresse assez profonde en fin d'après-midi et dans la soirée, indiquant qu'il voulait se suicider, mais rien de spécial n'avait été mis en place par la police", a déclaré Maryse Boulard, membre de la Cimade. "Ce qui est préoccupant c'est qu'il n'y a aucun examen médical systématique à l'arrivée dans ces structures. Les préfectures enferment ces personnes sans aucun examen de leur situation, or certaines sont très vulnérables et leur détresse n'est pas prise en compte", a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué, la Cimade, qui intervient en rétention depuis 1984, indique qu'il s'agit de la "cinquième personne qui décède dans ces lieux de privation de liberté depuis 2017", au nombre de 24 en France.
"Des personnes très fragilisées, dont certaines sont atteintes de troubles psychiatriques avérés sont fréquemment enfermées en rétention. Les taux d'occupation des CRA ont fortement augmenté. La durée maximale de rétention a doublé suite à la dernière réforme législative. Et enfin, les violations des droits sont massives et assumées, comme en témoigne la très forte proportion d'annulations par les juges des procédures d'enfermement ou d'expulsion", précise l'association dans son communiqué.