Une centaine de soignants des urgences s'est rassemblée ce jeudi au CHU de Rennes pour une action symbolique. Leur service est en grève depuis plus d'une semaine. La surcharge de travail est trop importante, tous réclament davantage de moyens.
C'est un cortège d'une centaine de personnes travaillant aux urgences qui a fait le tour du CHU de Rennes ce jeudi, au son de la Marche funèbre. Un cercueil et des gerbes de fleurs ont été déposés symboliquement, pour illustrer la mort de l'hôpital public.
Ces soignants des urgences sont en grève depuis une semaine et alertent sur le conditions de travail. Le service connaît une forte activité qui a poussé l'hôpital à activer son plan blanc. Certains jours, les urgences reçoivent jusqu'à 200 entrées, et ont même connu un pic à 230. Malgré l'arrivée de renforts, les salariés des urgences se disent à bout.
Les couloirs sont saturés de monde, à tel point qu'il faut slalomer entre les brancards. Cela créé beaucoup d'angoisses.
Audrey
"On n'arrive plus à accueillir les patients dignement, cela nous inquiète et on manifeste pour ça. C'est extrêmement dur à vivre, on rentre le soir en n'étant pas satisfaits et très peinés", raconte Hélène, infirmière aux urgences.
"On ne nous donne pas moyens humains et matériels, on fait des soins sans prendre soin des gens. Là on veut montrer à la direction qu'on en peut plus", lâche Saveria, elle aussi infirmière.
Au niveau local, plusieurs services d'urgences périphériques ont fermé, faute de médecins, certaines nuit comme à Laval, Fougères ou Redon. Les patients se retournent alors sur Rennes. "On nous met des pansements, des renforts de temps en temps mais jamais dans la durée. Et au vu des conditions, les gens qui arrivent ne restent pas", rapporte Kevin Houget, aide-soignant de nuit aux urgences et membre du collectif inter-hôpitaux.
Conséquences de cette surcharge de travail, des soignants sont en burn-out et donc en arrêt de travail.
A la suite de cette action, la direction a accepté une rencontre mais les réponses ne suivent pas. Le renfort d'un aide-soignant la nuit et d'un brancardier le jour reste trop "loin des demandes", estime le personnel des urgences qui souhaite aussi un équipage SMUR en plus, sur place 24h/24h (un infirmier, un médecin et un ambulancier). Le mouvement de grève est reconduit.