La police judiciaire d'Orléans (Loiret) a démantelé un vaste réseau de prostitution de jeunes femmes originaires d'Europe de l'Est, suite à des annonces sur un site internet. Un propriétaire d'hôtels dans l'ouest de la France, notamment à Rennes (Ille-et-Vilaine), avait mis en place un système de comptabilité occulte pour accueillir les passes.
C'est en observant la recrudescence d'annonces prostitutionnelles sur un site internet que la police judiciaire d'Orléans (Loiret) a lancé une enquête autour d'un hôtel du Loiret, en février dernier. " On s’est rendu compte que les adresses des hôtels étaient systématiquement les mêmes" , confie un enquêteur sur Europe 1.
L'investigation a permis d'établir que le propriétaire de cet établissement, par ailleurs détenteur d'autres hôtels à Rennes, Rouen, Dieppe et Mâcon, avait mis en place "un double système occulte de comptabilité et de location des chambres au profit des prostituées". Tous les hôtels fonctionnaient de manière identique.
Une dizaine d'hôtels de passe
Le 15 février, une information judiciaire a été ouverte notamment pour escroquerie et proxénétisme aggravé en bande organisée.
Deux trentenaires, suspectés d’être à la tête de ce réseau, ont créé des sociétés de BTP. "Ils achetaient des hôtels en piteux état, puis les rénovaient et les mettaient à disposition pour des passes", poursuit une source policière. Au total, ils avaient en leur possession une dizaine d’hôtels dans une demi-douzaine de grandes villes de la moitié nord de la France.
Plus d'une centaine de policiers mobilisés
Le 28 juin, un coup de filet organisé par le GIR d’Orléans et de Rennes de la direction centrale de la police judiciaire ainsi que la police aux frontières (PAF) de la zone Ouest a conduit, sur commission rogatoire d’un juge d’instruction, à l’interpellation de 14 personnes, placées en garde à vue.
Les fouilles et perquisitions ont permis de saisir plus de 370.000 euros, tandis que 2,4 millions d'euros ont été saisis sur les comptes bancaires des personnes impliquées dans le réseau.
Sur les 14 personnes interpellées, huit ont été présentées aux autorités judiciaires pour être mises en examen, cinq ont été placées en détention provisoire, conformément aux réquisitions du ministère public, d'après la même source.