Retard des travaux de l'incinérateur de Villejean. Rennes métropole se défend : "Nous avons des divergences entre les expertises"

Les travaux d’aménagement de l'incinérateur de Villejean sont à l’arrêt depuis un an. En cause : des malfaçons sur les chaudières pouvant impacter la sécurité des salariés. Aujourd’hui, le résultat des cinq rapports d’expertise pour savoir si ces chaudières sont aux normes ont été communiquées.

Les travaux vont-ils reprendre à l'usine d'incinération de Villejean ? Le résultat de la dernière expertise demandée par la préfecture d'Ille-et-Vilaine a été dévoilé vendredi 7 juin 2024. Ce chantier qui vise à remplacer des chaudières est à l'arrêt depuis mars 2023.

Les résultats des cinq expertises, demandées soit par Rennes Métropole ou la préfecture, à la suite du blocage des travaux de l'usine, sont donc désormais tous connus. Elles ont analysé la conformité des nouvelles chaudières. Quatre experts sur cinq les disent non conformes à une norme européenne.

Des divergences entre expertises

"Nous avons des divergences entre les expertises, notamment sur les normes européennes qui sont là pour garantir que l'équipement répond aux normes de sécurité. Les experts ne semblent pas tout à fait en phase et d'accord entre eux", a constaté Laurent Hamon vice-président à Rennes-Métropole en charge des déchets et de l'économie solidaire.

"Aujourd'hui, on essaie de rapprocher les points de vue des uns et des autres pour être compatible à une directive européenne des équipements sous pression", précise-t-il en s'interrogeant : "Maintenant, la question, c'est, est-ce que l'usine peut redémarrer dans des conditions de sécurité ?"

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Les travaux de l'usine ont commencé en 2022. Lors du montage des deux nouvelles chaudières, des défauts ont été repérés, provoquant l'arrêt des travaux en mars 2023. Un premier rapport est réalisé sur la non-conformité des chaudières. Elles pourraient engendrer d'importants dégâts.

Assurer la sécurité des salariés

Imaginez, un tube qui éclate et envoie un jet de vapeur d'une pression de 59 bars et d'une température de 273 degrés, les dégâts que cela pourrait causer. "Les normes sont faites pour assurer ça. Quand on les respecte, on n'a aucune question à se poser", ajoute Karine Fleury, directrice générale adjointe de Rennes Métropole.

C'est la directive européenne qui définit ces conditions de sécurité des biens et des personnes. Elle doit "assurer que l'équipement sur l'ensemble de sa durée de vie ne viendra engager la sécurité des personnes qui travaillent notamment autour de cette usine", précise-t-elle.

Un fiasco financier ?

Pour l'heure, les déchets sont envoyés vers d'autres sites de l'ouest. Cela représente un coût de 2,8 millions d'euros par mois. L'opposition parle d'un fiasco financier. L'expert du tribunal administratif de Rennes a révélé, de son côté, une construction conforme.

Pour Charles Compagnon, élu d'opposition à Rennes Métropole, les travaux n'auraient pas dû s'arrêter. "On a d'autres rapports privés qui disent qu'effectivement, tel ou tel point n'est pas tout à fait conforme à la norme. Dans ces 222 pages que j'ai pu lire, tous ces points-là sont contredits par l'expert qui dit que la construction est complètement conforme à la norme EN12952, qui est demandée dans le cahier des charges de Rennes Métropole", commente-t-il.

Si pour l'instant, la date de reprise des travaux n'est pas encore connue, tout est mis en œuvre pour. "On essaie de mettre tout le monde autour de la table et de trouver des solutions. Plusieurs sont possibles, on est en train de les étudier. On doit retrouver notre installation le plus vite possible, c'est ça qui compte", conclut Laurent Hamon.

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