Après le record de dix jours consécutifs sans voir le soleil, les rayons tant attendus ont finalement percé, lundi 11 novembre 2024, à certains endroits d'Ille-et-Vilaine. L'instant d'ensoleillement fut bref et annonçait le retour, ce mardi 12 novembre, d'une belle lumière matinale. Face à des périodes de faible luminosité particulièrement précoces cette année, un psychologue préconise de sortir souvent pour évier le "trouble affectif saisonnier".
Pas un instant d'ensoleillement à Rennes, entre le 1ᵉʳ et le 12 novembre 2024. C'est la plus longue période sans ensoleillement recensée, et confirmée par le responsable du service prévision de Météo France pour la région Ouest, Daniel Vendramini. Le précédent record s'était établi entre le 28 décembre 2010 et le 6 janvier 2011, dix jours durant lesquels aucun rayon n'avait percé.
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Lorsqu'on peut voir son ombre
Mais soyons précis ! Les météorologues considèrent qu'il y a de l'ensoleillement (ou de "l'insolation", qui est le terme scientifique) lorsque le flux d'énergie constaté au sol, dépasse 120 watts /m2. En pratique, il y a de l'ensoleillement partir du moment où l'on peut voir son ombre.
Pour mesurer l'ensoleillement, les capteurs ont évolué. Autrefois, Météo France utilisait un héliographe, un instrument qui fait passer la lumière à travers une boule de cristal, concentrant le rayonnement sur un papier, placé en dessous de la boule, qui brulait en fonction de l'intensité du rayonnement. De nos jours, c'est le capteur d'un pyranomètre qui mesure le rayonnement du soleil et en déduit, par un calcul, l'ensoleillement.
Inédit pour la saison
"Depuis le 1er novembre, il y a eu 1 minute de soleil le 5 novembre à Rennes, mais hormis cela, zéro ensoleillement à Rennes jusqu'à ce mardi 12 novembre", détaille Daniel Vendramini en consultant ses données. Hier, lundi 11 novembre, certains endroits d'Ille-et-Vilaine ont vu le soleil, mais pas Rennes.
"Pour l'automne, c'est totalement inédit", confirme le chef prévisionniste de Météo France. Habituellement, les périodes sans ensoleillement s'étirent plutôt en hiver. À la fin octobre, un anticyclone s'est calé sur l'Irlande et au sud Angleterre. L'absence de vent qui en a résulté, a empêché l'humidité de s'évacuer, laissant brumes et nuages en couche épaisse sur la Bretagne.
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Dépression saisonnière ?
La météo maussade et la faible luminosité ne restent pas sans conséquences sur notre moral. Dans son cabinet rennais, Cédric Foucher-Détoc, psychologue et psychothérapeute, reçoit parfois des personnes atteintes d'un "trouble affectif saisonnier", même si ces cas restent rares par rapport à d'autres causes de dépression. "Par faible luminosité, notre cerveau sécrète moins de sérotonine et de dopamine, tandis que la mélatonine, elle, augmentent, encourageant l'endormissement", explique le psychologue. Cette réaction chimique occasionne une perte d'énergie, qui dissuade de sortir et d'entreprendre des activités.
Alors que c'est tout le contraire qu'il faut faire ! Cédric Foucher-Détoc insiste sur ce point : "même si on en a moins envie, par temps maussade, il faut se forcer à sortir, sans nécessairement chercher directement une sensation de plaisir."
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Un "flux de Nord" bienvenu
Depuis ce mardi matin, il y a néanmoins de quoi se réjouir : un "flux de Nord" assèche l'humidité, laissant espérer, pour les quatre jours à venir, un peu d'ensoleillement et un rafraichissement des températures. Avec des minimales de 5° ou 6° le matin, l'Ille-et-Vilaine retrouve, enfin, des "normales de saison".
