Dans une interview à FranceInfo, la Première ministre Elisabeth Borne a réaffirmé que l'âge de départ fixé à 64 ans par la réforme des retraites défendue par le gouvernement n'était "plus négociable". Réactions recueillies aujourd'hui sur le marché de Noyal-Châtillon-sur-Seiche, en Ille-et-Vilaine.
Alors que le projet de loi sur la réforme des retraites sera examiné prochainement à l'Assemblée nationale et que ce mardi 31 janvier marquera une nouvelle journée de mobilisation contre le projet, Elisabeth Borne s'est montrée inflexible dans une interview accordée à France Info.
Non négociable
La Première ministre a réaffirmé que l'âge de départ fixé à 64 ans n'était "plus négociable. La retraite à 64 ans et l'accélération de la réforme Touraine. C'est le compromis que nous avons proposé après avoir entendu les organisations patronales et syndicales, après avoir échangé avec les différents groupes parlementaires. Et, je vous le dis, c'est nécessaire pour assurer l'équilibre du système", précise-t-elle.
"près d'aller au cimetière"
Ce matin, les Bretons interrogés sur le marché de Noyal-Châtillon-sur-Seiche, en Ille-et-Vilaine étaient circonspects. Stan s'insurge : "Va falloir qu'ils (les membres du gouvernement) viennent travailler un petit peu dans les fermes ! À 50 ans, les agriculteurs ont déjà mal au dos. Qu'est-ce qu'ils vont faire ces gens-là à 64 ans ? Ils sont près d'aller au cimetière".
"Débat démocratique impossible"
Rencontrée un peu plus loin dans les allées du marché, Typhaine trouve que "c'est désespérant. On n'a plus notre mot à dire. C'est déjà décidé d'avance". Le débat confisqué ? C'est ce que ressent aussi Yann : "Je trouve ça malheureux parce qu'une fois encore, le débat démocratique est impossible. Il y a beaucoup de 49.3 depuis quelques mois quand même, non ? ", s'interroge-t-il
Quoique dans la petite vingtaine, Lisa et Julien sont très conscients des enjeux : "Nous, on est jeunes mais si ça continue comme ça, on n'aura pas forcément de retraite ou alors ce sera très très tard."
"On savait que la partition était déjà jouée"
Du côté des politiques, Frédéric Mathieu, député LFI de la 1ère circonscription d'Ille-et-Vilaine, se dit "pas très étonné. On ne va pas être surpris par ce qu'a dit Elisabeth Borne. Ils avaient déjà lancé le ballon d'essai de la retraite à 65 ans. Ils ont fait semblant de faire un effort en retirant un an donc on savait que la partition était déjà jouée". Et il ajoute que "c'est une réforme indéfendable et injuste. Tous les arguments mis en avant, l'argument financier, l'argument démographique, tombent les uns après les autres. Rien ne tient finalement", conclut-il.