Les écoles du sud de Rennes ont été confinées ce lundi 18 décembre. Un homme armé avait été vu près du collège des Hautes Ourmes. Des évènements qui se répètent depuis le jeudi 14 décembre sur fond d’alerte à la bombe et d’interpellation d’une jeune collégienne armée d’un couteau. Pour éviter les fausses rumeurs, un policier répond aux questions.
Un mardi matin pas comme les autres pour élèves et parents d’élèves dans le sud de Rennes. La dépose des enfants dans les écoles ne se fait pas en complète sérénité. Les parents s’interrogent. “L’homme portait une kalachnikov” souffle un parent. “J’ai entendu qu’il avait deux longs couteaux” rapporte une maman.
Mise en confinement des établissements scolaires
Lundi 18 décembre, un important dispositif policier a été déployé pour sécuriser les écoles maternelles, primaires, un collège et le lycée du quartier. Un homme avec une arme à feu avait été signalé aux abords du collège des Hautes Ourmes du Blosne dans le sud de la ville. Les policiers ont sécurisé le collège et le lycée Descartes du quartier voisin de la Poterie. Policiers et militaires de l’opération Sentinelle ont patrouillé dans le quartier à la recherche de l’individu. L’homme n’a pas été interpellé.
Une journée qui laisse des traces. Les ados qui reprennent les chemins du lycée et du collège essaient d’en rire. “J’étais choqué” sourit une lycéenne après avoir vu autant de forces armées devant son établissement et d’avoir encore une fois été confinée. Les enfants des écoles primaires ont également mal dormi. Alignés le long des murs de la classe, volets fermés, les gestes de protection anti-intrusion ont marqué les plus jeunes.
Au collège des Hautes Ourmes l'ambiance n'est pas meilleure. Le 13 décembre, une jeune adolescente a été maîtrisée dans son établissement avec un couteau de 17 centimètres. Victime de troubles psychiatriques, elle aurait prémédité une attaque contre sa professeur et ses camarades.
Un homme avec un couteau devant le lycée Descartes
À l’hôtel de Police de la ville, David Leveau tient à rassurer et à préciser les faits. Oui, “un homme a bien exhibé un couteau près du Lycée Descartes”, ce jeudi. “Les gars vont l’arrêter. S’il traîne dans le quartier, ils vont le trouver”.
Un homme a exhibé un couteau près du lycée. Les gars vont l’arrêter. S’il traîne dans le quartier, ils vont le trouver.
David Leveau, secrétaire régional Bretagne, SGP Police
Le policer, secrétaire régional Bretagne en poste à Rennes, travaille étroitement avec ses collègues sur le terrain. “Tout est fait pour l’arrêter. Nous avons fait une interpellation mais ce n’était pas le bon bonhomme. Nous allons l’arrêter” rassure le responsable syndical. L’individu a été filmé, les équipes de police connaissent bien ce quartier de la ville.
Un autre homme avec une arme près du collège des Hautes Ourmes
Le même homme avec une arme à feu ce lundi 18 décembre ? “Les faits sont différents” coupe d’emblée le policier. S’il s’agit d’un marginal avec un couteau pour les premiers faits, la situation avec une arme à feu “s’établit dans un contexte de trafic de drogue”. Pour David Leveau, “des dealers parisiens viennent à Rennes pour tenter de prendre du territoire”.
Une guerre de gang à Rennes qui se traduit par des coups de feu, des blessés, et une tension qui s’accroît dans des quartiers, comme au Blosne. “Ce contentieux entre trafiquants Rennais et Parisiens se déroule dans ces quartiers où il y a de nombreuses écoles” soupire le policier. “La lutte contre le trafic de stupéfiant est la priorité numéro 1” assure David Leveau. “Parisiens et Rennais, s'embrouillent. Hier, un individu venant de Paris a été pris pour cible par un autre individu avec une arme dans un sac de sport.”
Le contentieux entre trafiquants rennais et parisiens se déroule dans des quartiers où il y a de nombreuses écoles.
David Leveau, secretaire régional Bretagne SGP Police
Le type d’arme contenu dans le sac de sport n’est pas connu par les forces de l’ordre. “Sur les images, c'est difficile de distinguer le type d'arme. Les gars sur le terrain connaissent bien les individus du quartier. L'un des protagonistes n'étant pas dans leur tablette, c'est certain qu'il venait de Paris" lâche le policier.
“Nous faisons tout pour sécuriser les écoles, les établissements scolaires mais la criminalité monte à Rennes depuis des années” affirme celui qui regrette que “la violence devienne la norme”.
Sur le parking de l’hôtel de police, les policiers se croisent. Une équipe part en mission, une autre revient. “Nous sommes sur tous les fronts. Alertes à la bombe, trafic de drogue, manifestations, individus armés dans les rues…” Pour le policier, il ne faut pas tomber dans la psychose. “Il ne faut pas vivre dans des blockhaus ou mettre des portiques partout. Nous devons continuer à vivre normalement”.