Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, ce jeudi 21 décembre 2023, un homme de 43 ans à un an de prison ferme. Il comparaissait pour les viols qu'il avait infligés à la mère de ses enfants lorsqu'ils partageaient une vie commune.
Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné ce jeudi 21 décembre 2023 un habitant d'Iffendic (Ille-et-Vilaine) pour les viols qu'il avait infligés à la mère de ses enfants du temps de leur vie commune.
Son ex-compagne avait déposé plainte le 29 décembre 2021. Elle avait indiqué aux gendarmes avoir été "dénigrée", "traitée de grosse" et avoir subi "des réflexions sur le fait qu'ils n'avaient plus de rapports sexuels suite à un problème de libido".
Surtout, elle avait raconté comment, à plusieurs reprises, elle avait été "réveillée à cause de la douleur provoquée" par son ancien compagnon qui "introduisait des doigts dans son vagin pendant qu'elle dormait".
Ces faits de pénétration auraient dû valoir à cet homme une comparution devant une juridiction criminelle pour "viol par conjoint", une qualification pénale qui lui aurait fait encourir vingt ans de réclusion criminelle. Mais le dossier a été "correctionnalisé", avec l'accord de la victime.
Cet homme de 43 ans a donc comparu pour une simple "agression sexuelle par conjoint", ne risquant plus que sept ans de prison.
"Je tremblais toutes les nuits"
"La vie sexuelle était devenue une obsession pour vous" a asséné la présidente du tribunal correctionnel au prévenu lors de l'audience. Elle a également rappelé que la victime - qui a fini par "faire chambre à part" - a "accepté des rapports pour avoir la paix. Sinon elle prenait des remarques y compris devant les amis du couple. Elle se sentait aussi obligée de toucher vos parties intimes parce qu'elle avait peur que vous ne lui adressiez plus la parole" a précisé encore la magistrate.
J'avais l'impression d'être allongée à côté d'un animal en transpiration
La victime
L'expert a retenu au final chez la mère de famille une interruption totale de travail (ITT) de vingt jours et un psychologue a décelé un "syndrome de stress post-traumatique majeur". Le couple s'est séparé en avril 2021.
"J'avais l'impression d'être allongée à côté d'un animal en transpiration, il faisait des allers-retours entre la chambre et les toilettes. Il avait un comportement qui me glaçait le sang" a décrit la victime à la barre, où elle est apparue très affectée, y compris physiquement.
Elle "tremblait toutes les nuits" et "priait" pour que ce plombier chauffagiste qui travaillait à l'époque comme ouvrier agricole dans la ferme familiale "ne descende pas" dans sa chambre.
"Si elle le dit, c'est que c'est vrai"
Me Marine Godier, l'avocate de la plaignante, a fustigé cette "version moyenâgeuse des relations de couple". Elle a souligné que sa cliente était perçue comme "une poupée gonflable qui avait vocation à assouvir les envies de monsieur".
"Si elle le dit, c'est que c'est vrai" a pour sa part confirmé le prévenu, qui n'était pas représenté par un avocat. "Il y a des années où on a fait l'amour une fois par an et deux fois où elle s'était endormie alors qu'on faisait l'amour" a-t-il tenté de justifier.
La victime n'a pas pu entendre les réquisitions de la procureure de la République : elle a fait un malaise alors qu'elle regagnait sa place après avoir témoigné à la barre et a dû être évacuée par les secours.
Le prévenu a été condamné à un an de prison ferme et un an avec sursis probatoire pendant deux ans. Après l'exécution de la partie ferme de sa peine, qui n'a pas été aménagée à ce stade, il devra suivre des soins et aura "interdiction de contact" avec son ex-compagne qu'il devra indemniser.
Il sera prochainement convoqué devant un juge d'application des peines (JAP) pour définir les modalités d'exécution de sa détention.