Violences conjugales. Une sexagénaire condamnée pour ses agressions "quasi-quotidiennes" sur son mari agriculteur

Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, en son absence, mardi 3 octobre 2023, une sexagénaire de Landujan (Ille-et-Vilaine) pour les violences conjugales qu'elle avait commises sur son mari depuis 2016.

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Monique X. était initialement poursuivie pour avoir commis des violences sur le père de ses enfants à compter de 1993. Mais en matière délictuelle, la prescription qui s'applique est de six années : elle a donc finalement été reconnue coupable de violences à compter du 28 février 2016, date à laquelle son mari s'était rendu à la gendarmerie.

L'homme avait expliqué à l'époque "ne plus savoir comment faire pour stopper son épouse", ce qui avait conduit les militaires à la mettre "presque 48 heures en garde à vue"

Il avait alors décrit des coups de poing, un épisode en particulier où elle l'avait frappé parce qu'il s'était trompé de route en rentrant de vacances, ou qu'il s'était réveillé une nuit parce qu'elle tentait de l'étrangler. La prévenue avait aussi promis de "tuer" ou "castrer" cet "escroc", "proxénète", "moche" et "bas-de-gamme".

"Quand vous êtes un homme vous avez honte"

Monique X. avait dans un premier temps "refusé de répondre" aux questions, indiquant qu'elle ne souhaitait pas "exposer sa vie privée devant un gendarme". Elle avait toutefois fini par admettre "avoir été violente en réponse au comportement de cet homme  manipulateur" ; elle estimait "trinquer" alors que "c'est lui qui lui fait des misères".

L'affaire avait initialement été renvoyée et aurait dû être jugée dans plusieurs mois, mais un nouveau dépôt de plainte du père de famille a accéléré dernièrement la procédure : il y a quinze jours, Monique X. avait été placée sous contrôle judiciaire avec "obligation de résider hors du domicile conjugal".

Ces deux-là avaient bien envisagé, un temps, de divorcer et "avaient chacun leur avocat", a d'ailleurs précisé Me Marie Kervennic, qui représentait le plaignant. Celui-ci était victime de "violences habituelles et quasi-quotidiennes" pendant les "quelques heures" seulement où ces deux-là étaient ensemble, puisque l'agriculteur travaillait jusqu'à tard le soir. 

"Au début, quand vous êtes un homme vous avez honte", a aussi expliqué l'avocate rennaise au tribunal correctionnel. "On n'est pas dans l'ordre des choses : à la télé on ne vous parle pas de l'homme qui se fait battre par sa femme."

Six mois de sursis simple

"Il a vécu un calvaire sur une bonne partie de ces années", a confirmé le procureur de la République. "Trente ans" au total, selon le père de famille. "Il en ressort une drôle d'impression, de tristesse, un côté assez pathétique", a déploré le magistrat. "Comment c'est possible d'avoir vécu comme cela pendant trente années, sans que quelqu'un ne puisse s'en aller ?"

L'avocate de la mère de famille de 59 ans, jamais condamnée, a toutefois rappelé que cette femme avait "tout quitté pour venir le rejoindre dans sa ferme" et avait "consacré toute sa vie à sa famille".

Sa cliente n'a d'ailleurs "aucune porte de sortie" puisqu'elle n'a "aucun revenu" et que cela fait "trente ans qu'elle n'a pas travaillé"Me Camille Etienne avait surtout demandé au tribunal correctionnel de Rennes de prononcer "une peine utile et acceptable" : elle ne doit pas "être tenue pour responsable du dysfonctionnement total de cette famille"

Finalement, le tribunal correctionnel l'a condamnée à six mois de prison avec sursis simple, avec une interdiction de paraître au domicile familial pendant trois ans. Elle aura également interdiction de percevoir une pension de réversion et de se présenter à des élections pendant deux ans. Elle devra enfin verser 2.000 € à son mari pour "les souffrances endurées", en plus de 1.000 € pour ses frais d'avocat. 
CB (PressPepper)

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