La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a ordonné ce vendredi 14 juin 2024 la prolongation "exceptionnelle" de la détention "provisoire" d'un homme accusé de viols sur trois femmes - dont un serait survenu à Saint-Malo en septembre 2021.
Dany X, un habitant de Rennes, est soupçonné d'avoir violé trois femmes. Une première plainte avait été déposée le 24 septembre 2021 par une femme qui rapportait avoir "rencontré" Dany X "en fin de soirée" à Saint-Malo dans la nuit du 23 au 24 septembre 2021.
Il l'aurait ensuite conduite "dans un lieu isolé" et aurait "cherché à l'embrasser" : la jeune femme avait "hurlé" et Dany X l'aurait alors "mise au sol" avant de lui porter "des coups de poing au visage" et de la forcer à lui faire "une fellation", a relaté lors de l'audience publique le magistrat chargé de relater les éléments du dossier.
Il nie mais les prélèvements génétiques disent le contraire
Des "prélèvements génétiques" opérés sur ses vêtements et dans sa bouche avaient permis aux enquêteurs de remonter jusqu'à Dany X, qui avait dans un premier temps "réfuté s'être rendu sur les lieux".
Mais "confronté aux résultats des analyses génétiques" - et donc "à la présence de son ADN" - cet homme de 37 ans avait fini par indiquer avoir eu "un rapport consenti avec la jeune femme rencontrée peu de temps avant". Elle lui avait pratiqué "une fellation de son plein gré" avant qu'il "ne reparte".
"Un désir de rapport sexuel asymétrique"
Cet homme "à la recherche d'un emploi dans la restauration" au moment de son interpellation, en octobre 2021, a par ailleurs nié lui avoir porté "des coups de poing au visage" de sa victime, mais avait fini par convenir que le "désir de rapport sexuel" avait pu être "asymétrique" et qu'il avait pu "lui manquer de respect" en partant "précipitamment".
Mais "d'autres plaignantes" sont apparues par la suite : l'une d'elles a décrit "une pénétration vaginale" et la seconde dit avoir subi "une sodomie" malgré d'autres "relations consenties".
"Une peur bleue" de ses codétenus
Déjà condamné deux fois, Dany XXX souhaitait pour sa part sortir de détention pour retourner vivre "chez sa mère". Les "motifs" de son incarcération ont en fait été "révélés" au sein du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, et il ne s'y sent donc "plus en sécurité".
Il "ne sort plus en promenade" et craint "de sortir de cellule". Ce "célibataire" souffrant d'addictions à l'alcool et aux stupéfiants avait dû "arrêter de travailler en détention" : il a "la boule au ventre" et "une peur bleue".
"Une personnalité psychopathique"
Son avocate, Me Pauline Kerloegan, avait pour sa part transmis un mémoire à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes pour solliciter son placement sous contrôle judiciaire ou son assignation à résidence sous surveillance électronique.
L'avocate rennaise faisait valoir qu'il n'était "pas en contact avec les plaignantes" et qu'il n'avait "plus de problèmes de consommation" depuis son incarcération, il y a "trente-deux mois". Pour elle, il n'y avait par ailleurs "aucun risque de non-comparution" à son procès.
Mais pour l'avocate générale, Dany XXX présente "des risques de réitération" puisqu'il souffre d'une "problématique addictive assez lourde à différents toxiques" et qu'il est capable d'actes "pulsionnels", qu'il est sujet à une certaine "irritabilité" et qu'il présente "un caractère instable" et "une personnalité psychopathique", selon les expertises.
"Prolongation exceptionnelle de la détention provisoire"
"Lui-même dit chercher à être quelqu'un d'autre, à être sur un nuage avec ses consommations", a fait valoir la représentante du parquet général pour solliciter "la prolongation exceptionnelle" de sa détention provisoire au regard des "difficultés d'audiencement" des dossiers criminels.
En effet, Dany X doit comparaître les 9 et 10 septembre 2024 à Rennes, c'est-à-dire au-delà du délai légal de six mois prévu par la loi après le rendu de l'ordonnance de mise en accusation.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes s'est rangée à l'avis du parquet et a maintenu Dany X sous les verrous.