À compter du 4 septembre 2023, la vitesse dans la ville de Rennes sera limitée à 30 km/h sur l'ensemble du territoire, à l'exception de quelques grands boulevards périphériques et des pénétrantes. Bonne ou mauvaise décision ? Les avis divergent entre automobilistes, piétons et cyclistes.
À partir du 4 septembre prochain, la décision de la municipalité de Rennes de limiter la vitesse à 30 km/h maximum, les 50 km/h devenant l'exception, entrera en vigueur.
Une limitation qui concernera 95% des 600 kilomètres de voies de circulation, contre 75% aujourd'hui. "Toutes les voies de circulation sont concernées, précise la municipalité, sauf les axes structurants qui permettent d'entrer dans la ville ou d'en sortir et de contourner le centre-ville."
En rouge sur la carte ci-dessous, retrouvez les voies qui resteront à 50 km/h à Rennes après le 4 septembre, tout le reste passant à 30 km/h.
Actuellement la vitesse est limitée à 30 km/h dans le 3/4 des rues. Mais à partir du 4 septembre, cette vitesse sera généralisée dans 95% des rues.
Cette décision complète les autres mesures déjà prises pour mieux partager l'espace public, entre les voitures, les bus, les vélos, trottinette et piéton : l'installation d'une zone à trafic limité dans le centre historique, le déploiement de pistes cyclables continues et sécurisées, l'ouverture de la ligne b du métro et le nouveau réseau de bus.
"Une mesure utile"
La sécurité, la diminution de la pollution, des arguments auxquels adhère l'association "Rayons d'action", l'association des usagers cyclistes et piétons de la métropole de Rennes. "En allant moins vite, il y a plus de visibilité et de temps pour réagir du côté des automobilistes, c'est donc une mesure utile" explique Armande Cocquerez, membre de l'association.
Cela donne un sentiment de sécurité aux piétons et aux cyclistes. Il y aura aussi moins de bruit et une baisse de la pollution atmosphérique.
Armande CocquerezRayons d'action
L'association aurait aimé que la limitation s'applique aussi aux voies pénétrantes et sur le contournement de l'hyper centre, où les configurations avec uniquement des bandes cyclables restent dangereuses selon elle. Elle suggère aussi une synchronisation des feux de signalisation pour une meilleure régularité du trafic et une campagne d'information ainsi que des contrôles radars renforcés.
"Il faut du bon sens"
Position opposée pour la ligue de défense des conducteurs."Plutôt que d'imposer du 30 km/h partout dans une ville, on préfère une vitesse adaptée selon les routes et les chaussées, par exemple près d'un hôpital ou d'une école, des choix vraiment adaptés au terrain. Il faut du bon sens, dans certains axes, on ne peut pas rouler à 30 km/h quand on est dans un flux de véhicules" précise Alexandra Legendre, porte-parole de la ligue de défense des conducteurs.
C'est aux maires de prendre ces décisions, mais on peut aussi imaginer des ralentisseurs installés au bon endroit pour ralentir les voitures. On sait aussi que l'utilisation des radars et des contrôles de vitesse sont souvent renforcés et sont une source de revenus pour les villes.
Alexandra Legendreporte-parole de la ligue de défense des conducteurs
Interrogation aussi sur la pertinence de cette restriction de la vitesse en ville et sur son impact écologique : "Beaucoup de voitures sont encore équipées de moteurs thermiques et quand on doit rouler à 30 km/h en ville, on alterne entre la seconde et la troisième. Le véhicule est en surrégime avec des émissions de CO2".
Selon une étude du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), la mesure de limitation n'a pas d'effet notable sur l'environnement : « jusqu'à 30 km/h une voiture émet autant de polluants qu'à grande vitesse entre 110 et 120 km/h, c'est-à-dire quand les voitures émettent le plus de particules fines et de CO2 ». Un bénéfice en termes sonores est enregistré en revanche. Les zones 30 ont un impact positif sur l’environnement sonore à travers une baisse du bruit des véhicules allant de 1,4 à 3 dB.