Dans le cadre de son plan pour multiplier par au moins cinq la production d'énergie à partir du soleil, la Métropole de Rennes lance son "cadastre solaire". Un outil numérique, déjà utilisé à Brest, qui vise à stimuler l’installation de panneaux solaires sur les toitures.
Alors que le prix de l'électricité a augmenté de 8,6% au 1ᵉʳ février 2024, après une précédente hausse de 10% en août 2023, produire sa propre énergie pourrait s'avérer une idée lumineuse. D'autant que les experts prédisent aux différentes formes d'énergie des cours toujours plus élevés, en particulier pour l'électricité.
Estimer sa production solaire en quelques clics
Engagée dans un Plan climat-air-énergie territorial (PCAET), obligatoire pour toutes les collectivités de plus de 20 000 habitants, la métropole rennaise appuie sur l'accélérateur pour développer les énergies renouvelables.
Elle vient de lancer son outil pour simuler la capacité des toitures à produire de l'électricité, si elles venaient à s'équiper de panneaux photovoltaïques. "L'objectif est de passer d'une production photovoltaïque de 15 GWh/an en 2019 sur le territoire de Rennes Métropole à 75 à 90 GWh/an en 2030" précise la collectivité.
En 2021, la production de la métropole a atteint déjà 31 GWh/an, grâce à la centrale photovoltaïque de Bruz-Pont-Péant, au sud de Rennes.
Le service en ligne du cadastre solaire permet d'estimer la production d'énergie photovoltaïque, à partir des données d'ensoleillement disponibles sur tout le territoire.
L'habitant indique l'adresse du bâtiment dont il souhaite obtenir un diagnostic. Une maquette 3 D apparaît, avec une estimation de la surface pouvant recevoir suffisamment d'ensoleillement pour accueillir des panneaux solaires. Un algorithme de positionnement détermine ensuite le nombre maximum de panneaux qui peuvent être installés, déduction faite des obstacles éventuels que l'usager doit signaler (fenêtres, cheminée...)
La plateforme détermine aussi le potentiel de production d'énergie des futurs panneaux solaires, à partir d'un calcul prenant en compte la course du soleil, l'ombrage, ainsi que les caractéristiques du toit (son orientation et son inclinaison).
10.000 euros pour 6 panneaux
Rennes Métropole recommande photovoltaïque.info pour s'informer. Pour l'accompagnement des projets, elle renvoie vers Solarcoop, l'association nationale qui met en relation les particuliers avec des installateurs "sérieux". La structure se charge aussi de la déclaration préalable en mairie et du raccordement auprès d'Enedis.
L'État verse une "prime à l'autoconsommation", à partir de 7 ou 8 panneaux, environ 400 euros par an durant les cinq premières après l'installation.
En 2023, Solarcoop a accompagné 112 particuliers en Ille-et-Vilaine, dont 38 dans la Métropole rennaise. Il faut compter approximativement 10.000 euros pour s'équiper de six panneaux photovoltaïques.
"Les principaux freins au déploiement du solaire en toiture restent son coût et le manque d'installateurs agréés par des organismes indépendants."
Laurence GalonChargée de mission énergies renouvelables de Rennes Métropole
Brest à la pointe
À rebours des préjugés sur son faible ensoleillement, le pays de Brest a été parmi les premières collectivités à proposer à ses habitants un cadastre solaire, avec des estimations gratuites.
Le territoire compte 150.000 bâtiments et presque autant de possibilités d’installation. En 2016, la métropole a proposé un outil numérique, qu'elle a modernisé trois ans plus tard.
Pour accompagner les habitants dans leur projet de production d'énergie, la vingtaine de conseillers de Tinergie, le guichet unique de la métropole brestoise dédié la rénovation énergétique, monte les dossiers de demandes d'aides publiques pour l'installation de panneaux. "Un conseiller de Tinergie permet de faire les bons choix dès le début du projet, depuis le diagnostic RGE jusqu'à la validation des devis d'installation" explique Glen Dissaux, vice-président de la métropole brestoise en charge du plan Climat.
Rennes et Brest comptent sur ces outils pour relancer les installations solaires. En 2023, sous l'effet de l'inflation et d'une plus grande frilosité de la population, les projets d'équipements ont marqué le pas.