Bibliothèque Vagabonde avec Gwenaële Robert : "Les villes closes, comme Saint-Malo, ça suscite l'imagination."

Dans ce numéro spécial "Etonnants voyageurs", rencontre avec la romancière malouine, Gwenaële Robert. Elle a accepté le défi de son éditeur: écrire un polar qui se déroule dans la Cité Corsaire. Un exercice inédit pour l'adepte des romans historiques qui a ouvert son imagination à de nouveaux horizons.

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Vous venez de publier Le dernier écrivain, dans la toute nouvelle collection Terres sombres des Presses de la Cité. Il se déroule ici à Saint-Malo… Dans quelle mesure cette ville a été une source d’inspiration dans cette histoire ?

C'est le principe de cette nouvelle collection: faire rencontrer une plume et un lieu, et donc en ce qui me concerne c'est la ville de Saint-Malo puisque j'y vis depuis 8 ans.

Ce qui m'avait séduit dans cette idée, c'est de pouvoir situer l'intrigue entre les murs de la cité corsaire, cité qui s'y prête très bien de part son histoire qui est riche et qui permet de faire surgir des fantômes comme Châteaubriand, Surcouf, les Terres-Neuvas.

Et puis tout simplement parce que les villes closes comme Saint-Malo, ceintes de remparts, ça suscite l'imagination. On a toujours l'impression que ça cache quelque chose, qu'il se passe entre ces murs quelque chose d'inconnu pour ceux qui y sont étrangers. Cela favorise le mystère nécessaire à l'élaboration de l'intrigue.

  Et cet Hôtel Magon de La Lande, où nous nous trouvons, a joué un rôle aussi ?  

Je l'avais visité plusieurs fois puisque c'est un des rares hôtels corsaires à avoir échappé aux bombardements de 44 et à être toujours debout. Cette demeure est très représentative de ce que fut le mode de vie des armateurs au XVIII ème siècle. Lorsque j'avais visité les caves, puisqu'il existent plusieurs niveaux de cave ici, j'avais eu dans l'idée que dans ces caves aussi, il avait pu se passer des évènements propices à une intrigue policière.

  C’est l’histoire d’un écrivain malouin lauréat du prix Nobel de littérature qui est déposé par son attachée de presse à l’aéroport de Rennes et qui n’arrive jamais à Stockolm… L’attachée de presse se met à enquêter sur cette mystérieuse disparition…

Le polar, ce n’est pas votre genre de prédilection. Vos deux derniers romans avaient une fibre plutôt historique. Qu’est-ce qui vous a conduit à tenter l’aventure ?  

Cela me séduisait beaucoup parce que même si je n'étais pas moi-même lectrice de polars, je crois qu'il y a quelque chose qui est comme dans le roman historique, une sorte de contrainte de cohérence. Dans le roman historique, il y a la chronologie qui est imposée. Dans ce roman policier, c'est un cadre resserré avec une nécessité d'intrigue cohérente et un rythme et finalement, je m'épanouis assez bien dans les univers délimités par un certain nombre de contraintes.

C’est un roman policier un peu à part, il n’y a pas vraiment de cadavre, pas vraiment de coupable, pas de policiers…    

Ce qu'on recherche plus qu'un cadavre, c'est un homme vivant et là, cela convoque toute la question du double, tout ce qu'on a pu projeter sur cet homme qui en plus a une vie publique puisqu'il est écrivain et a donné un certain nombre d'interviews ; et puis ce qu'il était réellement et qu'on découvre à la faveur de sa disparition.

Avez-vous un modèle en matière de policier ?  

J'ai beaucoup lu de Simenon, les Maigret mais aussi les Romans durs. C'est vrai que cela me plaisait beaucoup, d'une part parce qu'il y avait cette dimension psychologique que je voulais absolument retrouver dans le mien et ensuite peut -être que parce que chez Simenon il y a ce côté un peu comme chez Balzac "La Comédie Humaine" une éventail très large de Maigret et le clochard jusqu'à Maigret chez le Ministre.

C’était une première expérience, un défi en quelque sorte. Est-ce que cela vous a donné l’envie de renouveler l’expérience ?    

Absolument, parce que j'ai trouvé que c'était, comme souvent quand on exerce son imagination sur un thème, finalement on finit par trouver très facilement des amorces d'intrigues, des indices, des personnages qu'on trouve curieux, qui auraient peut-être quelque chose à cacher et tout cela nourrit d'autres idées pour d'éventuels romans policiers à venir.

Le livre fétiche de Gwenaële Robert

Les Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand (Bordas)

"C'est vraiment un ouvrage qui se trouve à la croisée de trois passions que sont pour moi la Bretagne, la littérature et l'histoire. En fait, j'avais découvert Chateaubriand, la première fois que je suis venue à Saint-Malo avec mes parents. On s'est rendu sur sa tombe qui se situe sur l'îlot du Grand Bé et fascinée par l'histoire de cet homme, j'avais demandé à mes parents de m'offrir les "Mémoires d'Outre-Tombe". J'avais dix ans et j'ai reçu ce cadeau d'anniversaire. Je n'ai évidemment rien compris mais en revanche, ça m'a marqué et ça a marqué pour moi l'entrée dans une sorte de fascination pour la littérature et pour cet écrivain. Je l'ai relu après avec un plaisir lié au plaisir de la langue qui est incroyable mais aussi à l'histoire qui est transformée par la littérature."

La 4 ème de couverture 

C'est Baptiste Ledan, nominé pour le Prix Ouest-France Etonnants Voyageurs qui nous présente son premier roman "La vie suspendue" (Editions Intervalles).

 

Tiroir des libraires

Cécile Collin ,de la librairie Nouvelles Impressions de Dinard nous confie un de ses coups de coeur : le dernier roman de Jeanne Benameur "La patience des traces" (Actes Sud).

"C'est l'histoire de Simon, il est psychanalyste en Bretagne, il a voué sa vie à l'écoute de ses patients et un matin, à la faveur d'un bol cassé, les souvenirs affluent. Il se rend compte que s'il a écouté patiemment toutes les histoires de ses patients, la sienne est restée bien enfouie avec ses blessures. Il décide alors de partir à la quête de ses souvenirs et de trouver la vérité. Une écriture qui se prête parfaitement à cette quête intérieure."

Tiroir des Jeunes lecteurs

Alex Cousseau et Eva Offredo, Murdo, Seuil jeunesse 

Commençons avec Murdo, le livre des rêves impossibles. Le petit Yéti du finistérien Alex Cousseau décrit ses rêves page après page et c’est tout un univers imaginaire et poétique qui se dévoile, illustré avec grand talent par Eva Offredo. Les planches de cet album publié chez Seuil Jeunesse seront à découvrir dans l’exposition « Au cœur de la nature » présentée à la Chapelle Saint-Sauveur intra-muros.

Eric Senabre, Katsuro le titan, Didier jeunesse

 Autre invité du festival, le romancier Eric Senabre, installé à Roscoff depuis quelques années. Son tout dernier roman Katsuro le Titan, destiné aux plus de 8 ans entraîne les lecteurs au Japon, à la rencontre de deux grands-pères grincheux mais très originaux… L’un affirme avoir incarné dans sa jeunesse Godzilla et l’autre Ultraman. Pour leur rendre le sourire, leurs petits enfants ont un projet un peu loufoque, leur permettre un tout dernier combat hors de la maison de retraite dans laquelle ils vivent… C’est publié chez Didier Jeunesse .

Aurélie Valogne et François Ravard, Clovis, Flammarion jeunesse  

Et enfin, une toute nouvelle série également à l’honneur ce week-end à Saint-Malo, celle imaginée par la dinardaise Aurélie Valognes qui s’adresse pour la première fois aux jeunes lecteurs. A ses côtés un autre dinardais, l’illustrateur François Ravard. Et voici Clovis et son chien Oups partis pour des aventures bretonnes, lorsqu’ils sont en vacances chez Papy et Mamy. C’est drôle et plein de poésie avec un trait à la Sempé. Déjà deux premiers titres à découvrir, chez Flammarion jeunesse.

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