Distingué par le guide gastronomique Gault & Millau, un Ehpad malouin s'invite à la table des restaurants réputés. Ici, la démarche qualité a un double objectif. Donner du plaisir aux résidents. Et prévenir le risque de dénutrition.
On connaissait les récompenses des guides gastronomiques pour les bonnes tables en ville. Mais des maisons de retraites, et c’est plus rare, peuvent aussi décrocher leur épingle du jeu. À Saint-Malo, un Ehpad vient d’être labellisé au Gault & Millau.
Au sein de l’établissement Korian Le Solidor, la démarche d’amélioration de la restauration s’est engagée depuis déjà quelques années et la récompense est tombée.
En s’appuyant sur 245 critères, le guide est venu récompenser la qualité de service, de la vaisselle, et bien évidemment des produits : cuisine de tradition, gourmande, élaborée avec des produits frais, français, bien souvent régionaux, voire locaux.
Bien manger pour bien soigner
"En cuisine, nous sommes trois", explique le chef du restaurant Franck Vantal. "Nous sommes tous passés par des restaurants assez haut de gamme, on suit des formations régulières chez Lenôtre à Paris. Et on dispose ici du matériel et de la matière première pour travailler comme en restauration classique."
"La démarche qualité a un double objectif", poursuit-il. "Apporter du plaisir bien sûr. Dans l’assiette, en bouche, les bons produits rappellent aux résidents des souvenirs, comme une madeleine de Proust. Alors il ne faut surtout pas rater ces moments-là. Et puis, nous sommes tous là aussi pour les remettre sur pied. Et pour cela, la nourriture est capitale… On s'adapte aussi au profil des résidents. La nourriture peut être hâchée, mixée, enrobée..."
"Bien manger, c’est aussi bien soigner" appuie Jonathan Moricel, le directeur de l’établissement. "Il faut éviter le risque de dénutrition, la perte de masse musculaire qui peut favoriser les chutes, rendre plus difficiles les cicatrisations".
"Maman a conservé de l'appétit. C'est bon pour son moral, pour son physique aussi."
Ce midi-là, Claire, venue accompagner sa mère au restaurant de la maison de retraite, confirme. "C’est épatant", dit-elle. "Parce que lorsqu’on prend de l’âge, on n’a pas forcément d’appétit. Et là Maman a de l’appétit, parce que c’est très bon. Pour son moral, c’est important. Pour son physique aussi".
Comptez tout de même 4 000 € par mois pour vivre dans cet Ehpad labellisé. Une cinquantaine d’autres établissements du même groupe ont aussi été distingués cette année.