Le poste directeur de tir d’Alet a ouvert le 9 juillet au public et a déjà accueilli 1.800 visiteurs. Pour sa restauration , la Fondation du patrimoine et la mission Bern ont participé à hauteur de 260.000 euros pour un coût global de 500.000 euros. Ce mercredi 17 août, jour de la commémoration du 78ème anniversaire de la libération de Saint-Malo, le site a été officiellement inauguré.
Promontoire naturel dominant l’estuaire de la Rance, la presqu’île de la Cité d’Alet a été exposée de façon constante aux attaques, ce qui lui a value dès l’Antiquité, la construction de premières fortifications par les Romains. A la fin du XVIIème siècle, Vauban équipe la Cité de plusieurs batteries destinées à protéger l’entrée de la Rance, le port et la Ville de Saint-Malo.
Les allemands s'emparent du site à l'automne 1942
Le caractère hautement stratégique du site n’a pas échappé aux Allemands durant l’Occupation. A l’automne 1942, ils fortifient la Cité et engagent ce qui fut alors le chantier le plus important du Mur de l’Atlantique dont la pièce maîtresse est le poste directeur de tir.
Ce bunker s'était beaucoup dégradé depuis l'après-guerre et avait dû être fermé au public pour des questions de sécurité. Sa restauration permet d'accueillir le public et de compléter l’offre culturelle du Mémorial 39-45 qui a été créé sur ce site en 1994, à l’occasion du 50ème anniversaire de la Libération. Au-delà du souvenir tragique du Mur de l'Atlantique auquel il renvoie, c'est, dans un site exceptionnel, toute l'histoire d'un patrimoine fortifié sur les côtes bretonnes qui est mise en lumière.
Ce mercredi 17 août, jour de la commémoration du 78ème anniversaire de la libération de Saint-Malo, le site a été officiellement inauguré.
Le poste directeur de tir, pièce maîtresse du complexe défensif allemand
Le fort Vauban de la Cité d'Alet a été considérablement modifié en 1942-1943 pour créer cette forteresse allemande parmi les plus importantes du Mur de l'Atlantique. En 18 mois, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, un vaste complexe défensif est construit, composé de 32 bunkers équipés d'une dizaine de canons, d'une trentaine de mitrailleuses et de 9 tourelles en acier. La quasi-totalité de ces bunkers furent raccordés entre eux par un vaste souterrain d’une longueur de 1 350 mètres, taillé à l'explosif en plein roc à 14 m de profondeur.
Le poste directeur de tir, situé au nord de la Cité, à flanc de falaise, avait une vue à 180° de toute la côte. Equipé de dispositifs de vision (jumelles) et de télémètres, il transmettait les ordres de tirs par téléphone aux différents canons.
Grâce au soutien de la mission Bern et de la Fondation du Patrimoine, le poste directeur de tir a été restauré et propose en son sein une reconstitution dans l'esprit de l'époque, à partir des collections du Mémorial.