Guirec Soudée, tout sourire et plein d’énergie, s’aligne au départ de la Route du Rhum 2022 en catégorie Imoca. L’aventurier à la poule, aborde la transat avec soif de vitesse et envie d'engranger de l’expérience avant le prochain Vendée Globe.
"Guirec ! Guirec !" Alice et Robin, du haut de leurs 7 ans, tentent d'interpeller leur héros. Guirec Soudée profite d’une pause entre les derniers réglages de son Imoca Freelance.com pour descendre de son bateau et aller à leur rencontre.
Juste derrière, Claudine, venue des Deux Sèvres pour apercevoir le jeune skipper est submergée par l’émotion. “Je suis passionnée par vos aventures” souffle la retraitée émue aux larmes.
Guirec Soudée rigole, réconforte, et prend le temps avec ce public venu voir le skipper effectuer sa mue. Car le jeune trentenaire qui a déjà fait corps avec l’océan, lors d’un tour du monde avec sa fameuse poule Monique et qui a remis le couvert pour une double traversée de l’Atlantique à la rame, s’aligne pour la première fois sur une grande course au large.
Guirec Soudée face à son premier Rhum
“J’ai hâte de prendre la barre et de me barrer !” rigole Guirec Soudée à bord de son Imoca aux pieds des remparts de Saint-Malo. “On part avec une météo costaud. C’est génial pour tester le bateau.” Pour sa première, Guirec Soudée est servi, 20-25 nœuds au départ, 40-50 nœuds en Manche avec des claques à 60 nœuds.
Le Breton ne vise pas la victoire, mais part pour engranger de l’expérience. “Le projet : c’est d’être prêt pour le Vendée Globe dans deux ans. L’objectif est d’arriver au bout du Rhum sans casser. Se faire plaisir et apprendre.”
Prêt pour traverser un front de 50 nœuds
Mais le marin aventurier est aussi un compétiteur, et compte bien aller le plus rapidement possible en Guadeloupe. “C’est une course et mon Freelance.com est fait pour aller vite”, sourit le jeune skipper. “Je vais être amené à tirer un peu dessus”. Et c’est peu dire. Quand de nombreux skippers vont s’abriter sur la côte bretonne ou dans le golfe de Gascogne pour éviter une casse éventuelle due à la forte dépression qui va s’abattre sur la flotte, Guirec Soudée décide “de rentrer dedans et de la traverser.”
Pour valider ses choix, en plus de son équipe, le marin du Trégor demande conseil. “Je viens d’appeler Michel Desjoyeaux, on se connaît peu, mais je l’apprécie. J’avais besoin d’avoir son avis sur le départ de course.”
Un petit Rhum avant un nouveau tour du monde
“Faire le Rhum c’est génial, mais c’est une étape. Je suis obnubilé par le Vendée Globe”. Le projet entre Freelance.com et Guirec Soudée va jusqu’en 2025, au retour des Sables d’Olonnes. D’ici là, le skipper et son Imoca sont soutenus financièrement.
“Freelance.com me permet d’aller chercher le Vendée dont je rêve depuis 2014”. Cela fait moins d’un an que Guirec découvre son bateau. “Tout n’est pas encore au point. Avec l’équipe et Sébastien Audigane mon coach, on commence juste à l’avoir en main”.
Pour ce projet Vendée Globe, Guirec s'est entourée d'une petite garde rapprochée composée principalement de proche : Sébastien Audigane, Arthur Guillemot, Lucie Querel, Alice Claeyssens et sa compagne Newt De Nijs.
Guirec est content de son bateau, qui avait fini 9e lors du dernier Vendée Globe avec à sa barre Benjamin Dutreux. “Un bateau bien né, fiable, résistant, qui a fait ses preuves”. Le jeune marin est en confiance entre son team et son partenaire.
Le début d'une nouvelle aventure
Avec son grand sourire et les encouragements de son public, Guirec Soudée est prêt à s’élancer au milieu des 138 participants. “Je trouve incroyable d’être au milieu de ces champions. Je ne sais pas si je suis à ma place, mais je vais tout donner pour faire de mon mieux et me faire plaisir”.
Et en voyant la foule devant le bateau, le marin aventurier sait communiquer son plaisir et offrir du rêve. “Maintenant y’a plus qu'à... Et si on doit traverser 80 nœuds de vent, et bien on pourra le raconter”.