La nouvelle n'est connue que depuis ce vendredi 3 novembre. Une quarantaine de résidents de l'Ehpad de Pleine-Fougères dans le nord-est de l'Ille-et-Vilaine ont été victimes d'une intoxication alimentaire depuis le lundi 30 octobre. Trois résidents sont décédés et un quatrième est toujours hospitalisé.
C'est dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 octobre que l'alerte est tombée au sein de la résidence Les Marais à Pleine-Fougères. De nombreux résidents de cet Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) avaient des "problèmes de la fonction digestive" explique Marie-Christine Hosquet, la directrice générale de l'association Saint-Joseph clinique de Combourg qui gère l'établissement ainsi que l'Ehpad de Combourg. "Très vite, nous avons fait appel à des renforts pour accompagner le personnel et une cellule de gestion de crise a été mise en place" ajoute la responsable.
Au total 41 résidents sur les 69 que compte l'Ehpad ont été touchés par de sérieux problèmes gastriques, dans les heures et les jours qui ont suivi.
Trois personnes âgées sont décédées depuis lundi. Une quatrième est encore hospitalisée ce samedi 4 novembre.
Une suspicion de toxi-Infection alimentaire collective
"Au début, nous avons soupçonné un virus gastrique. Les résidents ont donc été isolés, dans un premier temps, dans leur chambre pour éviter la contagion" précise Marie-Christine Hosquet. Prévenue depuis mardi, l'ARS (Agence régionale de santé) a diligenté une enquête. Des prélèvements des repas du lundi ont été récupérés par la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) pour analyses.
L'ARS retient pour l'instant la piste d'une toxi-infection alimentaire collective (TIAC). Selon nos informations, les résultats des analyses devraient être connus en début de semaine prochaine.
C'est un prestataire qui fournit les plats des résidents dans cet Ehpad. La direction de l'établissement précise que les plats de la semaine ont été détruits et que pour l'instant les plats sont préparés au sein même de l'établissement.
Un délai de plusieurs jours qui interroge
Le maire de la commune n'a été prévenu que vendredi après-midi, quatre jours après les faits. Pour lui, cette annonce est un choc. Il a tenu à venir soutenir ce samedi matin le personnel de l'établissement. Selon Marie-Christine Hosquet, ce laps de temps de plusieurs jours avant que la nouvelle ne soit dévoilée est normal. Il ne s'agissait pas de communiquer car "cela aurait été contre-productif de porter des conclusions avant de savoir quelle était la cause et les bonnes conduites à tenir sur le plan de l'hygiène et de la thérapeutique".
Les résidents sont depuis plusieurs jours suivis médicalement et ont pu sortir de leur chambre, "le risque de contagion étant écarté".
La directrice générale tient à préciser que "le personnel a été traumatisé par cet épisode dramatique". "Aujourd'hui, nous avons deux célébrations de sépulture ainsi que lundi. C'est dur pour les familles et les résidents".