Nostalgie, rigolade et joyeux bazar ont émaillé les rues de Pleugueneuc, ce dimanche 14 juillet 2024. L'association des véhicules anciens d'Ille-et-Vilaine a eu l'idée de recréer les embouteillages d'autrefois. Reportage.
Haaaaaa... L'été, les vacances et les bouchons sur les routes à une époque où les quatre voies n'existaient pas. La chaleur dans l'habitacle de la Dauphine ou de la 4 Chevaux, la serviette de bain accrochée à la vitre pour se protéger du soleil, les mômes qui se chamaillent à l'arrière et qui hurlent toutes les deux minutes : "c'est quand qu'on arrive ?" parce que, forcément, sur la nationale ou la départementale, on roule moins vite, voire plus du tout.
"La pression monte"
Haaaa, l'été et ses embouteillages, vous vous souvenez ? À Pleugueneuc, ce dimanche 14 juillet 2024, il y avait "un bouchon dans le bourg", sous l'œil amusé et parfois médusé du public venu assister à cette reconstitution singulière sur ce qui fut autrefois la route nationale 137.
Coups de klaxons, gendarmes débordés qui ne savent plus où donner du sifflet pour faire la circulation, enfilade de voitures d'époque, tout y est pour revivre ce temps où le village brassait les vacanciers entre Rennes et Saint-Malo (et retour). "C'était dans les deux sens, le bazar, explique Fred qui transpire sous son képi. Il y avait tous ceux qui revenaient de la plage le soir. Rennes-Saint-Malo, c'était très long".
Au volant de sa deudeuche grise, ce conducteur s'impatiente. "Oh, c'est pas possible, y en a qui travaillent" s'exclame-t-il en klaxonnant. "On ressent les sensations des années 50-60, dit-il. Les gens étaient énervés mais plus cool. C'était la philosophie du bouchon : on attend, on prend un coup de chaud dans la voiture, la pression monte mais on reste gentleman".
"Allez, allez, circulez" s'époumone le faux gendarme, effectuant de grands moulinets avec ses bras, au milieu de ce joyeux bazar.
(Avec Séverine Breton)