Comme beaucoup de sportifs qui se préparent aux Jeux de Paris, l'entreprise ECMB de Saint-Malo pense beaucoup aux prochains JO depuis un an et demi. Sélectionnée pour la construction de ponton et passerelles destinés au village olympique, la société de 40 salariés a décroché un chantier de 3,8 millions d'euros. Une fierté synonyme de défi.
Dans quelques mois, des centaines d'athlètes venus du monde entier passeront par là.
Le ponton, installé en bord de Seine, à proximité du futur village olympique, sera "le" passage obligé pour tous les sportifs, notamment quand ils se rendront en péniche, à la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris.
En juin 2023 (date de la prise de vue ci-dessus), seuls quelques pieux étaient installés au pied de la berge à Saint-Denis, à proximité du village en cours de construction. On voit leurs structures grises et verticales au pied de quelques arbres en bas à gauche de la photo.
De bois et d'acier
Depuis, les premiers modules en bois et acier ont été installés entre la route et la Seine, au-dessus de la berge, pour former au final un ponton de 300 mètres de long.
Un ponton pensé et réalisé par une société de Saint-Malo qui a répondu à un appel d’offres de Solideo, la société de livraison des ouvrages olympiques. "C'était au printemps 2022, on a dû répondre en trois semaines. Cela nous a valu quelques nuits de travail mais cela valait le coup" se souvient Christophe Legavre, le PDG d'ECMB.
Un défi pour toute l'équipe
En août, la réponse tombe : le marché est attribué à ECMB. "Une formidable nouvelle", "une fierté pour toute l'équipe" synonyme aussi de défi.
Pour concevoir et réaliser ces 2.000 mètres carrés de ponton, auxquels s'ajoutent dix passerelles également en bois et acier, il a fallu acheter de la matière en quantité : 80 mètres cubes de tali, un bois exotique venu du Gabon, auxquels il faut ajouter 450 tonnes d'acier.
La société a aussi revu son organisation : huit personnes ont été embauchées (en alternance, insertion et CDD), certains des 40 salariés ont basculé en 2x8h et travaillé parfois aussi le samedi pour fabriquer tous les éléments nécessaires à la réalisation de ces deux ouvrages.
"Le timing a été serré, on a dû faire beaucoup en très peu de mois" confirme Cédric Lehoux, le responsable d'atelier métal avec une pointe de fierté. Travailler pour les JO, quand même..."
"Dire qu'on n'est pas content, ce serait mentir" sourit Yann derrière ses écrans d'ordinateur. Pour le dessinateur le défi était également de taille.
En 33 ans d'existence, jamais la société n'avait eu un tel chantier : un projet à 3,8 millions d'euros, soit près de la moitié de son chiffre d'affaires.
Pour y répondre au mieux et laisser sa marque à jamais sur les berges de Saint-Denis, l'entreprise a investi. Près de 300.000 euros de machines qu'il va maintenant falloir rentabiliser.
Ce ponton et ces passerelles vont peut-être faire passer la société dans une autre sphère. À court terme, l'objectif est clair : fournir les ouvrages en temps et en heure.
La pose a commencé en septembre. Elle doit être achevée le 15 décembre au plus tard en bord de Seine.