Envie de vacances itinérantes ? De vous arrêter quand vous voulez ? De ne rien avoir à réserver ? La souplesse que proposent les véhicules aménagés séduit de plus en plus largement. Depuis les confinements, les ventes et locations explosent. Certains font même le choix de vivre à l'année dans leurs vans. Rencontres et témoignages à l'occasion du 2ème "Breizh Vanlife Festival" de Saint-Malo.
Des petits, des hauts, des allongés... Sur les hauteurs de Saint-Malo, il y avait ce week-end des vans et des camions de toutes les couleurs, de toutes les formes et pour tous les goûts.
"Un mode de vie"
Pour la 2ème édition du "Breizh Vanlife Festival", de nombreux véhicules aménagés ont élu domicile -provisoirement - dans le camping de la cité d'Aleth, non loin de la tour Solidor de Saint-Malo.
Au volant : des convaincus, pour ne pas dire "mordus", à l'image de Solène, propriétaire d'un van depuis déjà deux-trois ans. "Je suis quelqu'un qui se lasse très vite, dit-elle.Que ce soit Paris, Nantes ou ailleurs, il y a toujours un moment donné où je sature, donc j'ai trouvé un mode de vie qui me correspond plutôt bien."
Avec sa "maison roulante", la jeune femme, qui rêvait de partir en Australie, a trouvé dans le van un compromis : elle bouge quand le coeur lui en dit. Le confort dans son petit intérieur est minime mais cela lui suffit.
Une revanche sur le Covid et les confinements
Certains louent des vans pour quelques jours, le temps d'un week-end ou pour des vacances. D'autres en achètent, pour parfois ensuite revendent.
S'il existe depuis plusieurs décennies, le marché du véhicule aménagé a explosé ces dernières années. "C’est énorme, confirme Philippe Binther, commercial pour Glenan Concept Cars. On ne va pas s’en plaindre mais la clientèle s’est rapprochée du véhicule de loisirs, entre autres le van, pour avoir plus de liberté par rapport à sa hauteur."
Contrairement aux camping-cars, certains vans ne dépassent pas en effet les deux mètres de haut. Rares sont ceux qui tiennent debout dedans, mais l'avantage est ailleurs. "Faire moins de deux mètres de haut, ça permet de passer sous les barres dans de nombreux parkings, on va en ville."
Des arguments qui ont beaucoup pesé après des mois de confinements. La preuve en chiffres. En France, un tiers des propriétaires actuels de vans a acheté son véhicule en 2020, l'année du premier confinement.
"Il y a clairement eu un effet, une réflexion du style, 'je ne veux plus rester chez moi, je veux voir des choses, je veux profiter de ça'. On a eu une certaine privation de liberté, et donc le pendant, c’est de partir sur les routes parce qu on voit des choses à la minute."
En avant l'aventure !
Plus qu'un mode de transport, le véhicule aménagé est devenu pour certains le quotidien. C'est notamment le cas de Loïc et Vincianne qui ont fait le choix d'une vie nomade. "Il y a un proverbe qui dit : "si le monde dans lequel tu vis ne te convient pas, c’est à toi d'en créer un nouveau !" C'est un peu ce qu’on fait" raconte Vincianne.
Pas convaincus à 100% par leur vie d'avant, l’aide soignante, l’ancien employé du bâtiment et leur deux enfants ont donc pris la route il y a maintenant trois ans. Les adultes ont démissionné. Aujourd’hui ils sont à la fois youtubeurs, naturopathe et professeur d’école de leurs enfants qui apprennent en roulant. "En voyage, on est toujours en train de découvrir de nouvelles mœurs, de nouveaux paysages, de nouvelles coutumes, complète Loïc Hugues de Lovicar tribu. C'est beaucoup d'aventure en fait !"
Pour vivre ainsi, plus ou moins longtemps dans un véhicule, mieux vaut qu'il soit un minimum aménagé. Certains s'en chargent eux-mêmes comme Benoît qui a retroussé ses manches.
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Casquette visée sur la tête, le jeune homme a acquis son van en 2020. "Un coup de chance, juste après le Covid, relate-t-il. Mon frère en avait déjà un, j'avais beaucoup aimé. Quand j'en ai trouvé un sur LeBonCoin, j'ai saisi l'occasion et tout préparé à ma façon pour ensuite pouvoir vivre dedans."
(Avec Anaïs Guérard)